Les femmes qui souffrent de dépression anté et post-partum ont plus de risque de voir leur enfant développer des tocs à l’adolescence, selon une nouvelle étude du JAMA.
Un risque quatre fois plus élevé
Notre objectif était "d’étudier l'association entre les symptômes de dépression périnatale de la mère et le risque de toc chez les enfants âgés de 7 à 15 ans", expliquent les auteurs en préambule. Pour ce faire, les symptômes dépressifs ont été mesurés chez les mères à leurs 18ème et 32ème semaines de grossesse, puis aux 8ème et 32ème semaines après l’accouchement. Les tocs potentiels des enfants ont été dépistés à l'âge de 7, 10, 13 et 15 ans.
Bilan : les symptômes dépressifs persistants chez la mère ont été associés à un risque quatre fois plus élevé pour les enfants de développer des tocs. "Ces résultats indiquent que les symptômes dépressifs périnataux sont associés à des tocs chez les enfants et renforcent la nécessité d'un dépistage et d'une prise en charge précoces de la dépression prénatale et postnatale chez les femmes en âge de procréer", concluent les scientifiques.
Le sujet est encore largement tabou en France
Selon une nouvelle enquête de la plateforme de téléconsultation Qare, 30% des mamans et 18% des papas ont déjà vécu un épisode dépressif post-accouchement. Pourtant, le sujet est encore largement tabou en France : 40% des parents n’ont jamais parlé à personne de leurs émotions post-accouchement, et 14% en ont ressenti de la honte.
Le secrétaire d'État à l'Enfance Adrien Taquet a annoncé mardi 28 septembre des mesures pour renforcer la prise en charge de la dépression post-partum en France, dont un "entretien systématique autour de la cinquième semaine après l'accouchement" et la création de nouvelles structures de soins.