- Les chercheurs ont relevé une prévalence des maux d’estomac chez les jeunes âgés de 18 à 28 ans.
- Les personnes qui souffrent de détresse psychologique et qui présentent des symptômes somatiques sont plus à risque de souffrir de maux de ventre après un repas.
- Des symptômes gastro-intestinaux tels que la constipation et la diarrhée ont été plus fréquemment relevés chez ceux qui ont eu des douleurs d'estomac.
Après un repas, il arrive régulièrement d’être pris de maux d’estomac. Cela peut prendre la forme de ballonnements, d'un ventre gonflé, le sentiment de se sentir trop rassasié après avoir mangé ou de se sentir rassasié trop rapidement, de constipation et de diarrhée. Une nouvelle recherche, présentée à l’occasion de la réunion annuelle de la Fédération européenne de gastro-entérologie qui se déroule du 3 au 5 octobre, assure que près d’une personne sur dix (11%) dans le monde est concernée. Les femmes seraient les plus touchées puisque 13% d’entre-elles, contre 9% d’hommes, ressentiraient des douleurs abdominales au sortir d’un repas.
Une forte prévalence chez les personnes souffrant d’anxiété
Les chercheurs ont relevé une prévalence des maux d’estomac chez les jeunes âgés de 18 à 28 ans. Il ressort de l’étude qu’environ 15% d’entre eux sont concernées. La recherche a été menée sur 54 127 personnes venant de 26 pays. Ces derniers ont dû déclarer s’ils ont souffert de douleurs abdominales et si cela était lié à l'alimentation. Ils ont ensuite été classés en trois groupes : ceux qui ont déclaré que leurs douleurs abdominales étaient liées aux repas plus de 50% du temps, ceux qui avaient des douleurs occasionnelles estimées entre 10 et 40 % du temps et ceux qui n'avaient jamais ou rarement eu de douleur après avoir mangé.
L’étude a révélé une plus forte prévalence chez ceux qui souffrent d’une détresse psychologique et des symptômes somatiques plus graves. Au total, 36% des personnes souffrant de douleurs abdominales fréquentes liées aux repas ont signalé souffrir d'anxiété, contre 25% pour ceux ayant indiqué avoir des symptômes occasionnels et 18% chez les personnes qui n'ont jamais ressenti de douleur liée aux repas. Ceux qui ont des crises fréquentes ont également signalé des taux de dépression plus élevés (35%) par rapport à au groupe à symptômes occasionnels (24%) et au groupe qui n'a jamais eu de douleur liée aux repas (17%).
Un trouble dans l’axe intestin-cerveau
Des symptômes gastro-intestinaux tels que la constipation et la diarrhée ont été ressentis chez 30 % de ceux qui ont signalé des douleurs fréquentes liées aux repas. C’est plus que pour le groupe qui a signalé des symptômes occasionnels (20%) et que pour ceux qui n’ont eu aucun symptôme (10%). Il en va de même pour les symptômes de ballonnements et de distension abdominale. Ils ont été signalés jusqu'à une fois par semaine dans le groupe qui a ressenti des douleurs fréquentes aux repas, contre deux ou trois jours par mois dans le groupe avec des douleurs occasionnelles et un jour par mois dans le groupe qui n'a présenté aucun symptôme.
“Le message à retenir de cette étude est que les personnes qui souffrent de douleurs abdominales liées aux repas éprouvent plus fréquemment d'autres symptômes gastro-intestinaux et remplissent plus régulièrement les critères des troubles des interactions intestin-cerveau, y compris des affections courantes telles que le syndrome du côlon irritable, les ballonnements et la distension abdominale, avance Esther Colomier, autrice principale de l’étude. Ils ont également un fardeau plus élevé de symptômes psychologiques et somatiques, tels que des maux de dos ou un essoufflement, qui sont associés à une détresse majeure et à des problèmes de fonctionnement. Ces symptômes provoquent de la détresse et des perturbations dans la vie quotidienne.”