Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, nos ancêtres n’ont pas perdu leur queue au fil de longues années d’évolution, mais d’un seul coup. C’est ce qu’a découvert l’équipe de Itai Yanai, directeur de l'institut de médecine computationnelle, spécialiste de biochimie et de pharmacologie moléculaire.
Pour ce faire, les chercheurs ont comparé les variantes de 31 gènes impliqués dans le développement de la queue chez des singes dotés ou non de cet organe. Ils ont alors découvert que chez les hominidés (une branche que nous partageons avec le gorille, l'orang-outan et le chimpanzé), un gène appelé TBXT a été brutalement perturbé dans son évolution, faisant tout à coup disparaître la queue de ces primates.
Une sélection de l'évolution qui reste mystérieuse
Si les chercheurs ont découvert la cause "technique" de la perte de notre queue, personne ne sait aujourd’hui pourquoi cette mutation a été sélectionnée par l'évolution. Certains avancent en effet que la queue a disparu lorsque les primates ont commencé à se déplacer debout, mais des fossiles montrent que les premiers singes sans queue marchaient encore à quatre pattes.
Vivre sans queue devait en tout cas présenter des avantages importants pour compenser ses lourdes conséquences observées lorsque l'ablation de cet appendice a été réalisée sur d'autres espèces : cette évolution a en effet entrainé de nombreuses anomalies graves de la colonne vertébrale lors de tests faits sur des souris par les chercheurs, ressemblant à ce qu’on appelle aujourd’hui le spina bifida, une anomalie du développement foetal qui entraîne de lourdes séquelles neurologiques.