- Il y aurait près de 45 800 suicides d'adolescents chaque année dans le monde, soit un suicide toutes les onze minutes.
- L’Unicef estime que 86 millions d’adolescents de 15 à 19 ans et atteints 80 millions d'adolescents âgés de 10 à 14 ans sont atteints d’un trouble de santé mentale dans le monde.
- Le problème est que ces problèmes sont bien souvent ignorés et l'Unicef plaide pour une plus grande sensibilisation pour les faire reconnaître.
C’est un rapport alarmant. Ce mardi 5 octobre, l’Unicef a dressé un portrait plutôt sombre sur la santé mentale des enfants dans le monde. Plus d’un enfant sur dix (13%) serait concerné par un trouble de la santé mentale. Selon les chiffres du rapport, il y aurait près de 45 800 suicides d'adolescents chaque année dans le monde, soit un suicide toutes les onze minutes, ce qui en fait l'une des cinq causes de décès pour cette tranche d'âge.
Des troubles souvent ignorés
L’Unicef estime que 86 millions d’adolescents de 15 à 19 ans et 80 millions d'adolescents âgés de 10 à 14 ans sont atteints d’un trouble de santé mentale dans le monde. Le taux de prévalence le plus élevé selon le rapport se situe dans les régions du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest. L’anxiété et la dépression (40%) représentent la majorité des troubles mentaux diagnostiqués.
Là où l’organisation est très critique, c’est sur le manque de reconnaissance de ces troubles. Le rapport a conclu qu’ils sont “souvent ignorés” alors même qu'ils ont “d'importantes répercussions” sur la santé et l'éducation des enfants. À ce coût humain s’ajoute un coût financier. La perte annuelle de capital humain due aux problèmes de santé mentale chez les enfants âgés de 0 à 19 ans se chiffre à près de 335 milliards d’euros. À l’inverse, les moyens investis pour soigner les troubles mentaux semblent bien insuffisant. “Le nombre de pédopsychiatres est inférieur à 0,1 pour 100.000 habitants dans tous les pays, à l’exception des pays à revenu élevé où ce taux est de 5,5 pour 100.000 habitants”, pointe le rapport.
Reconnaître le problème
Si la crise sanitaire a aggravé la situation, elle a aussi permis de mettre la lumière sur ce problème largement sous-estimé. “La pandémie de Covid-19 ne représente que la partie émergée de l’iceberg que constituent les problèmes de santé mentale chez les enfants et les jeunes, a ainsi pointé Henrietta H. Force, directrice générale de l'institution. Si nous n’agissons pas, les enfants et les sociétés continueront d’en subir les conséquences désastreuses bien après la fin de cette pandémie.”
Pour mieux lutter contre ce fléau, l’Unicef encourage à investir dans divers secteurs, au-delà du seul système de santé. Elle recommande notamment de sensibiliser le milieu scolaire à cette question ou encore de soutenir les familles, les parents et les personnels soignants qui ont eux-mêmes des troubles mentaux. Pour l’organisation, la première étape est la reconnaissance de ce problème. “Nous avons tous une santé mentale, pourtant, certains considèrent la santé mentale comme un luxe ou un problème réservé aux autres”, souligne le rapport.