C’est une technologie à laquelle certains athlètes ne peuvent plus se passer. Pour pas mal, les pistolets de massage ont remplacé le massage des mains pour soigner les muscles endoloris et blessés. Dans une nouvelle étude, publiée le 6 octobre dans la revue Science Translational Medicine, des chercheurs de l’université d’Harvard confirment les bienfaits de ces mécanothérapies pour régénérer les fibres musculaires mais aussi éliminer rapidement les cellules immunitaires des tissus musculaires gravement blessés.
Une technique utilisable pour différentes maladies
À la question : “est-ce que les mécanothérapies améliorent réellement la guérison après une blessure grave ?”, les chercheurs américains répondent “oui”. En utilisant un système robotique conçu sur mesure pour fournir des forces de compression cohérentes et réglables aux muscles des jambes des souris, l'équipe a découvert que cette charge mécanique élimine rapidement les cellules immunitaires, appelées neutrophiles, des tissus musculaires gravement blessés. Ce processus a également éliminé les cytokines inflammatoires libérées par les neutrophiles des muscles, améliorant ainsi le processus de régénération des fibres musculaires.
“Notre travail montre un lien très clair entre la stimulation mécanique et les effets bénéfiques sur le corps, ce qui est prometteur pour régénérer une grande variété de tissus, y compris les os, les tendons, les cheveux et la peau, souligne Bo Ri Seo, auteur principal de l’étude. Cela peut également être utilisé chez les patients atteints de maladies qui empêchent l'utilisation d'interventions médicamenteuses.”
Une plus grande réparation et récupération de la force
Pour leur étude, les chercheurs ont exploré les effets de la mécanothérapie sur les tissus blessés chez la souris. Ils ont découvert qu'elle double le taux de régénération musculaire et réduit les cicatrices tissulaires en deux semaines. “Enthousiasmés”, les scientifiques ont souhaité de sonder plus en profondeur le fonctionnement exact de ce processus dans le corps afin de déterminer quels paramètres permettent de maximiser la guérison. Ils ont mis au point un appareil qui contrôle avec précision quelles quantité et fréquence de la force appliquée est la plus efficace.
Ils ont constaté, chez la souris, que les muscles subissent une tension comprise entre 10 et 40 %, confirmant que les tissus subissaient une force mécanique. Ils ont également utilisé ces données d'imagerie par ultrasons pour développer et valider un modèle informatique qui pourrait prédire la quantité de tension tissulaire sous différentes forces de charge. Ils ont ensuite appliqué une force constante et répétée aux muscles blessés pendant 14 jours. Alors que les muscles traités et non traités présentaient une réduction de la quantité de fibres musculaires endommagées, la réduction était plus prononcée et la section transversale des fibres était plus grande dans le muscle traité, indiquant que le traitement a conduit à une plus grande réparation et récupération de la force.
Bien agir au début de la blessure
Les scientifiques ont ensuite cherché à savoir comment se fait-il que plus la force appliquée pendant le traitement est importante, plus les muscles blessés sont devenus forts. Il s’avère que cette force appliquée au muscle par la mécanothérapie extrait efficacement les neutrophiles et les cytokines du tissu blessé, qui sont des facteurs liés à l’inflammation. Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué que pour améliorer la régénération musculaire, le mieux est de faire sortir tôt les neutrophiles du site de la blessure. “Ces résultats sont remarquables car ils indiquent que nous pouvons influencer la fonction du système immunitaire du corps d'une manière non invasive et sans médicament, se réjouit Conor Wals, co-auteur de l’étude. Cela fournit une grande motivation pour le développement d'interventions mécaniques externes pour aider à accélérer et à améliorer la guérison des muscles et des tissus qui ont le potentiel d'être rapidement traduites en clinique.”