Nausées, mal de tête, maux de ventre, fatigue et difficultés de concentration… Après une soirée où l’on a bu trop d’alcool, les lendemains sont souvent difficiles. En cause : la fameuse "gueule de bois", qui survient lorsque le taux d'alcool dans le sang se rapproche de 0g/L.
Digéré par le foie, l’alcool est pris en charge par des enzymes appelés alcool- déshydrogénase (ADH), qui le transforment alors en acétaldéhyde. Lorsque l'organisme en contient trop, ce métabolite de l’alcool, très toxique et réactif, nous rend nauséeux et sujets aux vomissements. À forte dose, l’acétaldéhyde diminue l’activité des enzymes, ce qui entraîne une inflammation du foie. Lorsque la consommation d’alcool se poursuit sur une longue période, les enzymes hépatiques dégradent le foie. La production de collagène peut aussi former une fibrose dans le foie : c’est ce que l’on appelle la stéatohépatite alcoolique.
Alcool et paracétamol, un cocktail toxique pour le foie
Pour calmer les symptômes liés à cette concentration d’acétaldéhyde dans le foie, on peut être tenté de prendre du paracétamol. Mais, comme l’explique Francisco Javier Otero Espinar, professeur du département de pharmacologie, de pharmacie et de technologie pharmaceutique de l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) dans un article de The Conservation, c’est loin d’être une bonne idée !
En effet, cet analgésique est efficace contre la douleur et la fièvre, mais n’est pas un anti-inflammatoire. Il sera donc peu efficace pour lutter contre l’inflammation du foie due à la consommation d’alcool. De plus, une fois absorbé et passé dans la circulation sanguine, il est ensuite métabolisé par le foie. Or, en cas de gueule de bois, cet organe est déjà très sollicité, occupé à éliminer l’alcool et les métabolites toxiques résultant de son absorption. En avalant un comprimé de paracétamol, notre foie transforme une enzyme appelée CYP2E1 en un métabolite très réactif, le NAPQI, qui entraîne un stress oxydatif et la mort cellulaire, ce qui peut causer des dommages au foie. Il n’est pas non plus recommandé de consommer de l’aspirine, puisqu’elle augmente la concentration d’alcool dans le sang.
Que prendre en cas de gueule de bois ?
Le Pr Francisco Javier Otero Espinar conseille plutôt de prendre de l’ibuprofène, mais de bien respecter les doses prescrites. En effet, cet anti-inflammatoire peut renforcer l’effet irritant de l’alcool au niveau gastrique en altérant la barrière gastrique.
Il est surtout important de boire beaucoup d’eau et il est possible de prendre du citrate de bétaïne pour faciliter la digestion et donc diminuer les maux d’estomac. Mais le mieux reste encore de limiter sa consommation d’alcool.