Ce jeudi, à la suite d’un nouveau Conseil scientifique, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué que le pass sanitaire sera reconduit jusqu’au 15 novembre, au moins. Une annonce qui repose, en partie, sur les modélisations réalisées régulièrement par l’institut Pasteur en fonction de la réalité épidémique et vaccinale et qui anticipe différents scénarios pour évaluer leur impact futur sur l’évolution du virus. Les dernières en date suggèrent que retarder l’allègement des mesures restrictives permet de limiter la circulation du virus.
Éviter une reprise épidémique
Gabriel Attal a justifié la décision gouvernementale de repousser la fin de l’usage du pass sanitaire après le 15 novembre par la volonté "d'une sortie dans des conditions sécurisées”. L’objectif est de “consolider la baisse observée de l’incidence dans les prochaines semaines” et de “vérifier l’absence d’effet de la rentrée scolaire, universitaire, et professionnelle”. Pour cela, il n’entend pas se précipiter et veut maintenir l’utilisation du QR code avant de le retirer progressivement mais en le maintenant dans les lieux considérés comme les plus à risque, “comme par exemple les bars, les concerts, les discothèques, les restaurants en intérieur ou les salles de sport”, liste le Conseil scientifique dans son avis.
Cette stratégie repose sur les dernières modélisations Pasteur dont l’objet est d’éviter une nouvelle vague épidémique comme la France a connu au début de l’été. Entre le 25 juin et le 16 juillet dernier, le taux d’incidence est passé de 53 à 548 pour 100 000 habitants par semaine chez les 20-29 ans au moment où les mesures sanitaires ont été allégées. Selon l’institut Pasteur, “la combinaison du relâchement des mesures/comportements et du refroidissement des températures pourrait (...) conduire à une reprise de l’épidémie, avec un pic de 1 200 admissions à l’hôpital par jour en février 2022, préviennent les chercheurs. Plus de 100 000 personnes pourraient être hospitalisées pour COVID-19 entre le 1er octobre 2021 et le 1er avril 2022” et le taux de reproduction atteindrait les 4,7, estiment-ils.
De la patience
Pour passer au mieux l’hiver en évitant une flambée épidémique, les chercheurs de l’institut Pasteur conseillent plutôt d’attendre avant de s’affranchir du pass sanitaire. “Si les mesures de contrôle et les comportements actuels sont maintenus, on s’attend à ce que le taux de reproduction augmente progressivement avec le refroidissement des températures pour atteindre un pic à 2,8 en janvier 2022”, précisent les modélisations.