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Cheveux

Devenir chauve : c’est bien une affaire de génétique

Par Diane Cacciarella

Chez les souris, les gènes FOXC1 et NFATC1 seraient responsables de la perte de poils. À terme, grâce à cette découverte, un traitement préventif contre la calvitie pourrait être mis au point pour l’Homme.

hrabar/iStock
Deux gènes seraient responsables de la perte de poils chez les souris.
Transposée à l’Homme, cette découverte pourrait permettre de créer un traitement contre la calvitie.

Treize pourcent des Français déclarent être atteints de calvitie, selon un sondage de l’Institut français d'opinion publique (Ifop) réalisé en 2015. En 1990, ce chiffre était de 12%, ce qui signifie que la tendance du nombre de personnes concernées par la chute de cheveux reste stable. Statistiquement, les hommes sont plus touchés que les femmes : 25% contre seulement 2%. 

La calvitie, un phénomène génétique

De précédents travaux impliquaient plusieurs facteurs pourraient expliquer la perte de cheveux, notamment chez les trentenaires : les changements hormonaux, les troubles thyroïdiens, une consommation trop réduite en protéines, des carences en vitamines D ou en zinc, le stress… Mais, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Aging, être atteint de calvitie serait aussi et surtout génétique. En effet, selon les chercheurs, deux gènes seraient impliqués dans le vieillissement des cellules et dans la perte de cheveux.  

FOXC1 et NFATC1, deux gènes responsables de la calvitie

La raison qui expliquait jusqu’à présent la calvitie était un processus appelé “épuisement des cellules souches” situées dans les renflements des follicules pileux, c’est-à-dire les cavités dans lesquelles les poils se forment. Avec le temps, les chercheurs pensaient que ces cellules souches mourraient, ce qui expliquaient, selon eux, que les cheveux devenaient blancs puis tombaient. Mais c’était avant… L’étude publiée dans la revue Nature Aging invalide cette théorie. D’après les scientifiques, ces cellules souches ne meurent pas, elles s’échappent naturellement des follicules pileux si et seulement si l’individu est porteur de deux gènes, respectivement appelés FOXC1 et NFATC1.

Vers un traitement ?

Pour confirmer leur conclusion, les scientifiques ont modifié génétiquement des souris afin de supprimer ces deux gènes. Ainsi, après seulement quatre à cinq mois sans FOXC1 et NFATC1, elles ont commencé à perdre leurs poils. Et après seize mois, soit à peu près à l’âge moyen des souris, elles n’avaient quasiment plus de pilosité, à l’exception de quelques touffes de poils gris. Les chercheurs ont donc bien prouvé que la calvitie, chez les souris, était génétique.

Grâce à cette découverte, les scientifiques pourront peut-être, à terme, mettre au point un traitement pour prévenir la chute des cheveux chez l’Homme. À court terme, leurs prochaines recherches viseront donc à déterminer s’ils peuvent empêcher les cellules souches de s’échapper des follicules des souris vieillissantes. S’ils réussissent leurs expériences chez les rongeurs, ils pourront ensuite tester cette méthode sur l’Homme… La première étape vers une solution pour tous les individus atteints de calvitie.