- Les chercheurs ont identifié des signes d'une diminution récente des dommages causés au cerveau ou au système nerveux causés par l'exposition aux PM2,5.
- Ces résultats soulignent l'importance des efforts visant à améliorer la qualité de l'air.
Considérée comme la "principale menace environnementale pour la santé humaine" par l'Organisation mondiale de la santé, la pollution aux particules fines (PM2.5) est responsable d'environ 7 millions de morts chaque année. Cancer du poumon, infarctus, broncho-pneumopathies, asthme... la pollution atmosphérique est également à l'origine de plusieurs maladies.
Mais elle pourrait aussi affecter le cerveau, démontrent des études réalisées par Caleb Finch et Jennifer Ailshire, tous deux professeurs à l'Université de Californie du Sud (États-Unis). Une lettre de recherche publiée le 7 octobre dans Alzheimer's & Dementia décrit comment les chercheurs ont indépendamment travaillé sur la pollution atmosphérique et la santé du cerveau.
En comparant leurs travaux, ces derniers ont identifié des signes d'une diminution récente des dommages causés au cerveau ou au système nerveux causés par l'exposition aux PM2,5 chez l'humain et la souris. Les recherches de Jennifer Ailshire (publiées au cours de l'année 2021 dans le Journal of Alzheimer's Disease) ont notamment démontré une forte association entre les déficits cognitifs et la pollution atmosphérique chez les personnes ayant un faible niveau d'éducation (notamment les seniors) en 2004.
Des résultats qui varient selon les taux de pollution
Mais, dix ans plus tard, aucune association de ce type pour les participants à l'étude n'a pu être confirmée. "Probablement en raison de la réduction des PM2,5 au cours de la décennie précédente", suppose la Pre Ailshire. Les données sur la qualité de l'air ont en effet montré que les niveaux annuels moyens de PM2,5 dans les quartiers des participants à l'étude étaient inférieurs de 25% aux niveaux de 2004.
De son côté, le Pr Caleb Finch a étudié les niveaux de pollution sur le même site de Los Angeles et leur effet sur le cerveau des souris depuis 2009. Après 2017, les souris exposées à une version minuscule et nanométrique des PM2,5 semblaient en meilleure santé.
Selon l'Agence de protection de l’environnement des États-Unis, les niveaux de PM2,5 ont diminué de 41% à l'échelle nationale, entre 2000 et 2020. En revanche, les PM2,5 urbaines à Los Angeles n'ont que légèrement diminué entre 2009 et 2019. Alors que les niveaux d'ozone ont diminué à l'échelle nationale, l'ozone du comté de Los Angeles a inversé les tendances précédentes en augmentant après 2015.
"Nos résultats soulignent l'importance des efforts visant à améliorer la qualité de l'air, ainsi que l'importance continue de l'évaluation démographique et expérimentale de la neurotoxicité de la pollution atmosphérique", souligne le Dr Finch.