Ce ne sont que des données temporaires mais elles sont rassurantes à ce stade de la pandémie : selon une étude portant sur 22 millions de personnes en France et publiée le 11 octobre sur le site de l'ANSM, la vaccination contre la Covid-19 réduirait de 90% le risque d'hospitalisation ou de décès chez les 50 ans et plus. Un résultat qui vient confirmer ceux des analyses en vie réelle réalisées en Grande-Bretagne, en Israël et aux Etats-Unis. Mais la particularité de l'étude menée en France est d'être à ce jour "la plus large menée dans le monde" sur les effets de la vaccination.
Les chercheurs de la structure Epi-Phare qui associe l'Assurance Maladie et l'Agence du médicament ont étudié les données de 11 millions de Français de plus de 50 ans vaccinés pour les comparer à celles de 11 millions de non-vaccinés appartenant à la même tranche d'âge, cela sur la période allant de décembre 2020 - le moment où les premières vaccinations ont été faites en France- jusqu'en juillet 2021. Bilan : la réduction du risque d'hospitalisation est supérieure à 90%. En revanche, ce chiffre ne vaut que pour une période de 5 mois suivant la date de la deuxième injection, le recul pour connaître les effets du vaccin à plus long terme n'existant pas pour le moment.
Une efficacité préservée face au variant Delta
Et ce gain lié à la vaccination serait valable y compris face au variant Delta, même si les chiffres sont un peu moins élevés : sur le dernier mois de l'étude -du 20 juin 2021 à la fin juillet 2021-, c'est à dire au moment où le variant Delta est devenu la cause largement dominante des infections, l'efficacité du vaccin contre le risque d'hospitalisation reste de 84% chez les plus de 75 ans et de 92% chez les 50-74 ans. Toutefois, les chercheurs reconnaissent que "cette période reste très courte pour évaluer l'impact réel de la vaccination sur ce variant" et précisent que "l'étude doit être poursuivie pour intégrer les données d'août et septembre 2021".
Autre précision nécessaire pour juger les résultats de cette étude, celle-ci porte uniquement sur l'efficacité des vaccins contre les formes graves. Elle n'apporte pas d'indications claires sur le fait de savoir si les vaccins empêchent d'être infecté et de transmettre la maladie à d'autres personnes. Même si l'épidémiologiste Mahmoud Zureik, directeur d'Epi-Phare, rappelle que la priorité est de protéger les populations contre les formes graves de la maladie : "Une épidémie sans formes graves n'est plus une épidémie", assure-t-il.