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Alerte

Académie de médecine : « l’endométriose pelvienne des femmes jeunes est préoccupante »

Par Mathilde Debry

L’Académie de médecine s'inquiète de l'augmentation des cas d'endométriose chez les femmes jeunes. 

Domepitipat / istock.
Les traitements de l’endométriose sont d’abord hormonaux, pour entrainer une aménorrhée (absence de règles).
Si elle est indiquée, la chirurgie doit être réalisée par une équipe expérimentée, afin d’obtenir une exérèse complète des lésions.
Selon le contexte, une prise en charge antalgique, psychologique ou en procréation médicale assistée peut être envisagée.

"L’endométriose occupe une place de plus en plus fréquente chez les femmes jeunes (prévalence estimée à 15%) et est, à ce titre, préoccupante", alerte l’Académie de médecine. "Elle déborde en effet du champ de la seule gynécologie avec un réel impact en santé publique", poursuivent les experts. "Ses signes et ses conséquences sont bien connus des gynécologues, mais de nombreuses inconnues physiopathologiques ou évolutives et des retards de diagnostic en font une maladie à la fois singulière, invalidante et de pronostic incertain", ajoutent-ils.

Il existe plusieurs formes d'endométriose

Caractérisée par la présence et la diffusion de cellules de l’endomètre en dehors de son site naturel (cavité utérine), l’endométriose prend le nom :
– d’adénomyose, quand elle gagne le myomètre ;
– d’endométriose pelvienne profonde, si elle siège en sous-péritonéal ou envahit les organes pelviens ;
– d’endométriose pelvienne superficielle pour l’atteinte péritonéale ;
– d’endométriome pour l’atteinte ovarienne ;
– d’endométriose extra-pelvienne, quand elle touche, par exemple, la paroi abdominale (souvent sur d’anciennes cicatrices), le diaphragme ou la plèvre…

L’endométriose se manifeste par un ensemble très suggestif de symptômes :
– des douleurs pendant les règles (algoménorrhée) et pendant les rapports sexuels (dyspareunie), évoluant vers la chronicité ;
– des symptômes urinaires ou digestifs survenant pendant les règles;
– une infertilité, dont la cause est multifactorielle.

Quelques recommandations

Ces symptômes retentissent progressivement et gravement sur l’état général du malade : équilibre psychologique, aptitude au travail, vie sexuelle, conjugale ou familiale. "La prise en charge doit être multidisciplinaire au vu de l’ensemble des sphères qui peuvent être impactées par la maladie", estime donc l’Académie de médecine.

Les experts recommandent plus spécifiquement : la création d’organismes nationaux ou régionaux dédiés à l’endométriose et impliquant la mobilisation de professionnels de santé ou de patients ; le développement de la recherche ; la spécialisation dans la prise en charge et les parcours de soins pour endométriose ; la création de bases de données ; le développement de l’information et de la sensibilisation sur cette maladie ; la formation des étudiants et la validation des compétences des praticiens.