Parmi les milliers de Françaises qui développent un cancer du sein tous les ans, plus de 80% vivront au-delà de 10 ans après leur maladie grâce aux progrès médicaux et scientifiques. Beaucoup reprennent donc leur activité professionnelle, et y subissent des discriminations liées à leur état de santé.
Refus d’augmentation
Selon l’étude Canto Unicancer, les plus grandes pertes perçues par les femmes à la reprise de leur activité professionnelle sont :
- pour 50% la perte de responsabilité ;
- pour 49% la perte d’avantages ;
- pour 45% l’arrêt de la promotion ou le refus d’augmentation ;
- pour 13% la rétrogradation ;
- pour 7% la mutation ou le changement de pose non désiré.
Qui sont les plus discriminées ?
"Les analyses menées à partir de la cohorte CANTO permettent de mieux comprendre qui sont les personnes rapportant ces discriminations. En particulier, ce sont des femmes qui, toutes choses égales par ailleurs, ont un état de santé globalement dégradé suite aux traitements, et qui ont été absentes du travail plus longtemps que les autres", explique Agnès Dumas, sociologue et chargée de recherche à l’INSERM. Ce sont aussi des femmes qui au départ travaillent dans le secteur privé et dans des métiers plutôt stressants. "Le type de contrat (CDD, CDI, autre) ne semblait pas avoir d’impact sur la perception de ces discriminations. En revanche, les résultats montrent que le fait de travailler dans une petite entreprise (< 50 salariés) protège des discriminations perçues", poursuit la scientifique.
Une précédente enquête menée en France sur un échantillon représentatif de près de 2000 personnes atteintes d’un cancer a montré que 22% des anciens malades rapportaient une forme de discrimination dans leur emploi suite à la survenue d’une pathologie (perte de responsabilité, perte d’avantages, promotion ou augmentation refusée…).