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Immunothérapie

Cancers de la gorge et du cerveau : un médicament miracle capable de détruire les tumeurs ?

Par Mégane Fleury

La combinaison de deux traitements d’immunothérapie permettrait d’éliminer les tumeurs de patients atteints de cancer du cerveau et de la gorge, même en phase terminale. 

luchschen/istock
Près de 6 000 nouvelles personnes ont été diagnostiquées d’une tumeur du système nerveux central en 2018.
Quant au cancer de la gorge, il touche 17 000 personnes chaque année.
L’immunothérapie consiste à stimuler le système immunitaire pour qu’il détruise les cellules cancéreuses.

La recherche sur le cancer avance, et une équipe britannique a fait une découverte importante sur le sujet. Les scientifiques de l’Institute of Cancer Research et de la Royal Marsden NHS Fondation Trust de Londres ont constaté que le mélange de deux médicaments d’immunothérapie est efficace dans la réduction et l’élimination des tumeurs de la gorge et du cerveau. Ce constat a été réalisé dans le cadre d’une étude clinique de phase III, qui précède la demande d’autorisation de mise sur le marché. 

Des résultats jamais obtenus auparavant

Les traitements d’immunothérapies nivolumab et ipilimumab ont permis à des patients atteints d'un cancer avancé du cerveau et du cou de vivre plus longtemps, en comparaison à une autre la stratégie thérapeutique dite "extrême" : un cocktail agressif de deux médicaments de chimiothérapie et d'un traitement ciblé par anticorps. Selon les auteurs de cette étude, les résultats n'étaient pas statistiquement significatifs, mais la combinaison d'immunothérapie, conçue pour déclencher l'action du système immunitaire contre le cancer, a permis une amélioration de la survie non-négligeable. Les taux de survie des patients présentant des taux élevés de PD-L1, un marqueur immunitaire, qui ont reçu la combinaison d'immunothérapies étaient les plus élevés jamais rapportés dans un essai thérapeutique de première ligne sur le cancer du cerveau et du cou en rechute ou métastatique. En moyenne, ils ont survécu trois mois de plus, en comparaison aux patients ayant reçu une chimiothérapie. 

La guérison d’un patient de 77 ans

Barry Ambrose, 77 ans, fait partie des participants à cette étude. Il a été diagnostiqué d’un cancer de la gorge en 2017, qui s’est propagé à ses poumons. Ses médecins lui ont annoncé qu’il était en phase terminale et que les soins palliatifs étaient l’unique solution. "Quand j'ai été informé de l’existence de cet essai je n'ai pas hésité à participer – qu'avais-je à perdre ?, raconte-t-il. Cela s'est avéré être une bouée de sauvetage." Il ajoute qu’il n’a eu quasiment aucun effet secondaire et a pu continuer à faire les choses qu’il aime : "de la voile, du vélo et passer du temps avec ma famille". Au bout de deux mois, il est informé que la tumeur présente dans sa gorge a disparu, même si le cancer était toujours présent dans ses poumons. Ensuite, il a subi une chirurgie et une chimiothérapie. Depuis, il est en rémission : il n’y a plus de traces du cancer dans son organisme. 

Des effets secondaires moins importants

D’autres patients ont signalé avoir moins ou peu d’effets secondaires. "L'immunothérapie est une option de traitement beaucoup plus douce que la chimiothérapie extrême, qui s'accompagne d'effets secondaires tels que nausées, douleur, perte d'appétit, fatigue et problèmes respiratoires", précisent-ils dans un communiqué. C'est un autre avantage non-négligeable de cette option thérapeutique. Avant d'être utilisé voire généralisé, de nouvelles études sur ce traitement seront nécessaires pour confirmer ces résultats.

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