- L’eau froide et la pratique du sauna pourraient modifier la manière dont le tissu adipeux brun brûle des calories et utilise la chaleur.
- Cette étude présente plusieurs limites : absence de femmes, taille réduite de l’échantillon et influence potentielle d’autres facteurs non-étudiés comme le mode de vie.
- Les chercheurs projettent de mener d’autres recherches sur le sujet, avec des personnes en surpoids.
Se plonger dans l’eau froide, puis passer quelque temps dans un sauna est une tradition dans les pays scandinaves. Des chercheurs danois se sont intéressés à l’impact de cette pratique sur l’organisme. Pendant deux ans, ils ont suivi un groupe de huit personnes, qui a régulièrement fait des baignades dans l’eau gelée, suivies de sessions de sauna. Les résultats de leur expérience sont retranscrits dans la revue spécialisée Cell Reports Medicine.
Qu’est-ce que le tissu adipeux brun ?
Huit hommes ont été recrutés dans le cadre de cette recherche. Pendant toute la durée de l’étude, ils ont nagé ou se sont baignés dans de l’eau froide, puis ont passé du temps dans un sauna, une fois par semaine. Lorsqu’ils étaient dans l’eau, soit ils nageaient, soit ils restaient assis, et ils n’étaient autorisés à porter qu’un maillot de bain. En revanche, ils n’avaient pas le droit de faire des thérapies par le chaud ou par le froid, comme la cryothérapie. En parallèle, les scientifiques ont observé les évolutions et adaptations de leur organisme, notamment en ce qui concerne, le tissu adipeux brun. Celui-ci est composé de cellules qui ont pour rôle de brûler le glucose afin de produire de la chaleur. "Nous nous attendions à ce que les nageurs aient plus de tissu adipeux brun que l’échantillon de contrôle, explique Susanna Søberg, autrice de cette étude, en réalité, ils avaient une meilleure régulation de la température corporelle." Elle a réalisé ce constat en faisant un test : tous les participants, nageurs ou non, devaient plonger leur main dans de l’eau froide pendant trois minutes. Les huit hommes pratiquant le bain nordique de manière hebdomadaire semblaient résister davantage au froid : leur pression sanguine et leur rythme cardiaque ont moins augmenté, en comparaison au groupe de contrôle.
Une adaptation plus facile aux températures froides
Dans un second temps, les scientifiques ont observé l’activation du tissu adipeux brun dans ces deux groupes, lorsqu’ils étaient exposés à une température agréable. Il ne s’est pas activé chez les nageurs en eau froide, contrairement au groupe de contrôle. À l’inverse, face à des températures froides, ce tissu s’active dans les deux groupes, même si les nageurs avaient tendance à brûler plus de calories. Selon les auteurs, la natation régulière en eau froide, alternée avec des séances de sauna, aiderait à s’adapter davantage au froid. Ce constat peut avoir des implications différentes. "La natation hivernale régulière, combinant des bains froids avec un sauna chaud, pourrait être une stratégie pour augmenter la dépense énergétique, ce qui pourrait entraîner une perte de poids si une augmentation compensatoire de l'apport alimentaire peut être évitée", soulignent les auteurs. L’activité du tissu adipeux brun est aussi associée à un risque réduit de maladies métaboliques. Se baigner dans de l'eau froide n'est toutefois pas sans danger, cela peut contracter les vaisseaux sanguins et provoquer une hydrocution, mais cela peut aussi être la cause d'une hypothermie.