- Toutes les femmes, entre 50 et 74 ans, peuvent bénéficier d’une mammographie de dépistage tous les deux ans.
- Plus de 50 000 femmes sont concernées par le cancer du sein chaque année.
- Le cancer colorectal et celui des ovaires ont aussi connu un ralentissement des dépistages pendant la pandémie.
La Covid-19 chamboule tout. En France, la Ligue contre le cancer s’alarme face à la baisse du dépistage du cancer du sein. En 2010, 52,4% des femmes avaient été dépistées. Le taux est tombé à 42,8% en 2020. Ce phénomène ne touche pas seulement la France, partout dans le monde, les femmes ont eu davantage de difficultés à réaliser ces examens. Aux États-Unis, une équipe de recherche a travaillé sur le sujet. Leurs résultats sont parus dans The American Surgeon.
Des annulations multipliées par deux en mars 2020
"Nous avons eu cette crainte que les personnes qui ne viennent pas pour leurs tests de dépistage puissent éventuellement se présenter à un stade beaucoup plus tardif du cancer, explique Sharon Lum, MD, autrice principale de l'étude. C'est pourquoi nous avons voulu examiner les tendances et les explications possibles des annulations de mammographies au cours des premiers mois de la pandémie." Avec son équipe, elle s’est concentrée sur la période du 1er janvier au 31 août 2020. Les annulations de mammographies ont considérablement augmenté à cette période, en mars elles ont même doublé par rapport à la normale. Parmi les raisons mises en avant par les patientes, il y avait les inquiétudes liées à la Covid-19, mais aussi des problèmes administratifs. À partir du mois d’août, les annulations ont diminué, à mesure que les restrictions liées au contexte sanitaire se sont assouplies outre-Atlantique.
Quel bilan tirer de ce constat ?
Les auteurs de l’étude font deux observations. La première est l’utilisation accrue des plateformes en ligne pour la prise de rendez-vous. Au moment où les annulations ont commencé à diminuer, ces outils ont continué à être plébiscités par les patientes. "Nous pouvons tirer parti de l'accès accru des patients à un portail de santé électronique pour compenser les dépistages annulés que nous avons observés", estime Sharon Lum. Avec son équipe, elle perçoit ces résultats comme une manière de mieux accompagner les chirurgiens qui prennent en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein. Selon eux, cela pourrait les aider à mieux préparer les rendez-vous avec des patientes, qui vont probablement se présenter avec un cancer à un stade plus avancé. Pour celles qui ont repoussé leur mammographie, Sharon Lum a un message : il faut la re-planifier au plus vite. "Chaque mammographie annulée est une occasion manquée de détecter un cancer", conclut-elle.