La crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus a eu un impact sur de nombreuses autres maladies. Parmi elles, le VIH pour lequel le nombre de dépistage a chuté en 2020 par rapport en 2019. Au total, il y a eu une baisse de 15%. Pour y remédier, le gouvernement a décidé d’inclure le dépistage gratuit et sans ordonnance à compter du 1er janvier 2022 dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022.
Éradiquer le Sida d’ici à 2030
L’objectif est de contrer la baisse des dépistages en rendant leur accès plus simple et moins coûteux. Actuellement, sans prescription médicale, il faut débourser entre 17 et 25 euros pour effectuer un test de dépistage du VIH. Des autotests, appelés TROD, sont également disponibles en pharmacie mais sont, eux aussi, payants.
Depuis deux ans, à Paris et dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l’expérimentation des dépistages gratuits et sans ordonnance, baptisée “Au labo sans ordo”, a montré son efficacité. La même année, en 2019, un rapport de la Cour des Comptes préconisait déjà d’autoriser le remboursement par l’Assurance maladie des sérologies en laboratoire de ville sans prescription médicale. Un an avant, au moment de lancer son expérimentation, le gouvernement a déclaré avoir pour objectif d’éradiquer l’épidémie de Sida d’ici à 2030.
Bientôt un vaccin contre le VIH ?
Chaque année, entre 5 000 et 6 000 personnes découvrent leur séropositivité en France. Actuellement, environ 173 000 Français sont porteurs actuellement porteurs du virus de l'immunodéficience humaine et 24 000 vivraient avec sans le savoir. L’un des grands défis du dépistage est qu’il soit réalisé suffisamment tôt afin de prendre en charge efficacement les patients et d’éviter une trop grande baisse des défenses immunitaires qui rendent la personne fragile aux infections et maladies. Rendre l’accès au dépistage sans condition ni forfait va dans ce sens.
L’entreprise américaine Moderna planche sur la fabrication d’un vaccin contre le VIH en utilisant la technologie de l’ARN messager. Moderna a développé deux candidats vaccins contre le VIH, baptisés ARNm-1644 et ARNm-1644v2-Core. Ils ont tous les deux déjà passé les premiers tests de sécurité afin de pouvoir être utilisés sur des humains à l'occasion d'essais cliniques. L’objet de cette première phase de test est d’évaluer la sécurité du vaccin, c'est-à-dire qu’il ne déclenche pas d’effets secondaires dangereux, et qu’il enclenche une réponse immunitaire efficace avec la production d’anticorps protecteurs durables. La deuxième phase est prévue pour durer deux ans, jusqu’en avril 2023.