Faire des enfants tard est souvent mal perçu, car les grossesses tardives présentent plus de risques : diabète gestationnel, hypertension, fausse couche, etc. En parallèle, la fertilité diminue avec l’âge. Mais des chercheurs de l’université d’East Anglia montrent que la parentalité tardive pourrait avoir des avantages. Leurs travaux ont été publiés dans Proceedings of the Royal Society B Biological Sciences.
Une comparaison entre différentes espèces
"Une durée de vie réduite chez la progéniture de parents plus âgés a été observée chez de nombreuses espèces, y compris les humains", rappelle la directrice de cette étude, Laura Travers. Plusieurs facteurs liés à la parentalité tardive peuvent être nocifs pour la progéniture. "Par exemple, les parents plus âgés peuvent avoir des ovules ou du sperme de moins bonne qualité, ou être moins en mesure de prendre soin de leur progéniture." À l’inverse, chez certaines espèces animales, les parents âgés donnent naissance à des petits plus robustes, parce qu’ils ont "plus de ressources à investir" et sont "plus expérimentés dans la vie, ce qui leur permet de mieux prendre soin de leur progéniture".
Une recherche réalisée sur des vers !
Pour en savoir plus sur l’impact de l’âge des parents sur la progéniture, les scientifiques ont choisi d’observer des vers, de l’espèce Caenorhabditis elegans. "Ils n’ont pas d’os, de cœur ou de système circulatoire. Mais ils sont un organisme modèle classique pour étudier les processus de vieillissement et de reproduction en biologie, car ils partagent de nombreux gènes et voies moléculaires avec les humains, précise la chercheuse. Ils sont également très utiles car ils ont une durée de vie courte d'environ trois semaines, nous pouvons donc les étudier sur plusieurs générations en peu de temps. Faire une étude similaire chez l'homme prendrait plus d'un siècle !" L’observation de ces invertébrés a permis de constater que les vers plus âgés produisaient des œufs plus gros, qui vont se développer plus rapidement et donner des adultes plus gros, mais qui vont aussi se reproduire plus tôt. Leur durée de vie n’était pas affectée par l’âge de leur "parents". "Nous pensons que les parents plus âgés sont capables d'investir plus de nutriments dans chaque œuf, ce qui se traduit par une progéniture qui atteint la maturité sexuelle plus rapidement et qui produit plus de progéniture au cours de sa vie", ajoute la scientifique. D’autres études seraient nécessaires pour tester cette théorie chez l’humain, même s’il faudra plus de temps pour les réaliser !