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Quinzaine de la HTA

Pourquoi l'hypertension est-elle si difficile à traiter ?

Par Paul-Emile François

L’hypertension artérielle touche un Français sur trois. Mais son diagnostic est insuffisant malgré les risques qu’elle entraîne et certains malades sont résistants aux traitements classiques.

Okskaz/iStock

Les attentes sont fortes pour de nouveaux traitements de l’hypertension artérielle. Alors que cette maladie toucherait un Français sur trois, beaucoup ignorent qu’ils sont atteints et parmi ceux qui sont traités, un sur deux seulement serait aux objectifs, c’est-à-dire aurait retrouvé un niveau de tension artérielle ne représentant plus de risque.

Une maladie silencieuse

Le principal problème de l’hypertension (appelée HTA) est qu’il s'agit d'une maladie silencieuse, ce qui fait que les patients ne consultent pas. Le diagnostic est donc trop rare alors qu’il est pourtant simple : un contrôle de la tension artérielle, geste courant de la consultation chez un généraliste.

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L’autre problème que pose l’HTA, est que l’on n’en connait que rarement la cause. "La principale cause de l’hypertension … c‘est que l’on ne sait pas la déterminer !", explique le Dr Bruno Besse, directeur médical d’une biotech travaillant sur l’innovation dans la prise en charge de cette maladie. Les seules causes identifiables de l’HTA, au-delà de celles liées à la consommation en excès de certains aliments comme le sel, sont le rétrécissement des artères rénales ou certaines tumeurs secrétant des catécholamines.

Un facteur de risque important

Cette méconnaissance des causes et l’insuffisance de diagnostic sont préoccupantes puisque l’HTA est un facteur de risque très important des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de l’artériosclérose qui peut provoquer des infarctus et qu’elle peut avoir des effets très graves sur le fonctionnement de certains organes, comme les yeux avec un risque de cécité ou les reins en provoquant une insuffisance rénale.

Avec les traitements existants, la régulation de la pression artérielle est complexe. Plusieurs systèmes sont en jeu, ceux qui régulent et ceux qui contre-régulent, or les médicaments dont on dispose ciblent au mieux une seule voie de régulation. Et l’on ne sait jamais, en fonction de chaque patient, laquelle de ces voies est particulièrement active, d’autant qu’elles peuvent évoluer au cours du temps.

Combinaison de plusieurs traitements

Si certains malades vont être équilibrés grâce à un seul antihypertenseur, la majorité des personnes souffrant d’HTA va avoir besoin d’une polythérapie, c’est-à-dire une combinaison de plusieurs traitements : un bloqueur du système rénine-angiotensine, un inhibiteur calcique et un diurétique. Mais de tels traitement sont contraignants et peuvent provoquer des effets secondaires qui nuisent à leur observance.

Cela souligne la nécessité de développer de nouveaux antihypertenseurs, par exemple ceux ciblant la régulation centrale de la pression artérielle en agissant directement sur le cerveau et permettant de réduire la pression artérielle quel que soit le profil des malades.

Interview du Pr Jean-jacques Mourad (CHU Avicenne, Bobigny) sur les nouvelles recommandations :