Le plastique est connu pour être un danger pour la santé humaine au point d'être bientôt supprimé en France pour l'emballage des fruits et légumes. Récemment, des chercheurs ont même découvert une présence élevée de minuscules morceaux de plastique dans les selles des bébés, capables d’entraîner la mort cellulaire, des inflammations ou encore des troubles métaboliques. Une nouvelle étude, parue le 12 octobre dans la revue Environmental Pollution, a estimé que les phtalates, des produits considérés comme des perturbateurs endocriniens nocifs qui l’on retrouve dans le plastique, seraient responsable la mort prématurée de près de 100 000 Américains âgés de 55 à 64 ans.
Une substance retrouvée dans les objets du quotidien
Ces produits se retrouvent dans des plastiques qui recouvrent des aliments et objets du quotidien tels que des vêtements, des cosmétiques, des jouets. Jusque-là, aucun lien direct entre une exposition aux phtalates et des décès dus à des maladies cardiovasculaires ou à des cancers n'avait été établi de manière certaine.
Pour étudier le lien potentiel entre les phtalates et les risques prématurés de décès, les chercheurs américains de l'école de médecine Grossman de l'université de New York ont analysé les effets de l'exposition à cette substance sur 5 303 adultes de plus de 20 ans. Cette recherche a été réalisée entre 2001 et 2010 au travers d’analyses d’urines notamment. Ensuite, les chercheurs ont décortiqué les statistiques de mortalité sur cette population jusqu'à la fin de 2015.
Une substance liée directement à des maladies cardiaques
Le résultat est sans appel pour les chercheurs qui assurent que chaque année, ce sont environ 100 000 Américains de 55 à 64 ans qui meurent prématurément à cause des phtalates. Cette conclusion a été faite par les auteurs de l’étude en “extrapolant (les résultats) à la tranche d'âge de la population américaine de 55 à 64 ans”, notent-ils. Cela leur a permis d’identifier “90.761 à 107.283 décès attribuables” à l’exposition aux phtalates.
Ces décès prématurés sont en particulier le résultat de maladies cardiaques. “Jusqu'à présent, nous savions que les produits chimiques provoquaient des maladies cardiovasculaires, lesquelles sont une des premières causes de décès, explique Leonardo Trasande, l’un des auteurs de l’étude. Mais nous n'avions pas encore lié directement ces produits chimiques à la mortalité. D'autres études devront corroborer ces observations et identifier les mécanismes (à l'œuvre), mais les autorités régulatrices doivent agir de manière urgente.”