- La HTA résistante concerne les patients dont la pression artérielle reste supérieure aux objectifs tensionnels alors que le patient reçoit un traitement antihypertenseur.
- Le médecin doit bien s'assurer que le patient prend son traitement et respecte les mesures hygiéno-diététiques.
- Des causes plus techniques peuvent en être à l'origine comme des traitements annexes, par exemple des anti-inflammatoires, ou d'autres nécessitant des examens.
L’hypertension artérielle (HTA) est le premier facteur de risque de mortalité. Il est donc essentiel de suivre cette maladie silencieuse qui peut déboucher sur des complications graves. Chez certains hypertendus apparaît une forme de résistance aux traitements qui peut être source d’un mauvais pronostic cardiovasculaire. Le professeur Jacques Amar, coordinateur du service d’hypertension artérielle du CHU de Toulouse, insiste sur la nécessité pour ces patients d’instaurer un dialogue avec leur médecin qui permet, dans une majorité des cas, d’identifier les causes de cette résistance.
Une hypertension élevée malgré le traitement
L’hypertension artérielle résistante est définie par Jacques Amar comme “une hypertension où la pression artérielle reste supérieure aux objectifs tensionnels alors que le patient reçoit un traitement antihypertenseur, typiquement trois médicaments comprenant un diurétique.” Concrètement, cela signifie que la pression artérielle reste supérieure à l’objectif recommandé de 140 et/ou 90 mmHg en position assise malgré l’association d’une trithérapie hypertensive et de règles hygiéno-diététiques.
Il est essentiel de bien savoir identifier ce qui engendre cette résistance afin d’adapter le traitement. “Il faut beaucoup de dialogue qui, dans la majorité des cas, va permettre de mettre le doigt sur les causes”, plaide Jacques Amar.
Bien prendre son traitement
Dans un premier temps, il est essentiel pour le médecin de s’assurer que le patient prend bien son traitement. “Il peut y avoir des effets indésirables qui conduisent à les prendre de manière irrégulière, suggère le professeur. Certains hypertendus ont des troubles de la mémoire et donc, de fait, cela va compromettre la prise médicamenteuse.” Il peut également arriver que certains patients associent des effets indésirables aux traitements sans que ceux-ci ne soient liés et donc le médecin va un rôle prépondérant pour rassurer le patient ou changer de médicament afin de modifier la perception du patient vis-à-vis de celui-ci.
Respecter les mesures hygiéno-diététiques
La première des choses pour les patients est d’arrêter de fumer et de veiller à la quantité d’alcool ingéré. Ensuite, Jacques Amar identifie “deux piliers. Ce que le patient mange et l’activité physique. Il faut moins de sel, plus de fruits et de légumes.” Le non-respect de ces mesures est un facteur important de résistance et, là encore, leur détection passe par un dialogue avec le médecin afin que ce dernier puisse se rendre compte si les mesures hygiéno-diététiques sont respectées.
Des causes indépendantes du mode de vie du patient
Il peut y avoir des causes qui échappent au patient. Cela peut notamment être la prise d’autres médicaments qui peuvent entraîner la résistante, comme les anti-inflammatoires. “Il y a ensuite des causes plus techniques comme le dosage d’hormone ou l’évaluation rénale, liste Jacques Amar. Il faut faire un bilan et des examens qui permettent d’approcher les mécanismes de la résistance pour adapter le traitement ou traiter la cause de cette résistance.”
Ci-dessous, l'interview du Pr Jacques Amar sur l'hypertension artérielle résistante :