"L'hypertension est un sujet important chez les femme !". C'est un rappel sérieux que fait la Professeure Mounier-Véhier, professeur de médecine vasculaire et cardiologue, à propos de cette maladie, "porte d'entrée des maladies cardiovasculaires comme l'AVC ou l'infarctus du myocarde", un trouble plus fréquent à certaines phases-clés de leur vie hormonale. Les femmes ont en effet trois rendez-vous à ne pas manquer avec la surveillance de leur tension artérielle.
Premier de ces rendez-vous, l'entrée dans la contraception, notamment celle qui repose sur les oestrogènes de synthèse. "Les femmes sous contraception doivent impérativement vérifier leur tension artérielle à chaque renouvellement de prescription pour des contraceptifs", insiste Claire Mounier-Véhier en rappelant que l'hypertension liée à la contraception concerne 10 à 15% des prescriptions. "Le risque de HTA dépend de la dose d'oestrogène mais aussi de l'âge de la femme, plus on vieillit, plus le risque d'hypertension augmente", souligne la cardiologue.
Le deuxième rendez-vous, c'est bien sur au moment de la grossesse. Le risque d'hypertension du deuxième au troisième trimestre d'une grossesse, en lien avec la fabrication du placenta, concerne 10 à 15% des femmes enceintes. "Et sur cette proportion, remarque Claire Mounier-Véhier, une patiente sur deux peut rester hypertendue pour a suite de sa grossesse; il est donc nécessaire de vérifier régulièrement la tension artérielle pour voir sir cette HTRA perdure".
La prééclampsie, pathologie de la grossesse
Chaque année en France, 40 000 femmes enceintes sont atteintes de prééclampsie. Cette pathologie de la grossesse est caractérisée par une hypertension artérielle associée à une élévation de la quantité de protéines présentes dans les urines. Ces manifestations peuvent s’accompagner de violentes céphalées, de troubles ou encore des vomissements. Des œdèmes et une prise brutale de poids sont aussi des signes d’alerte. Cette complication est responsable d’un tiers des naissances prématurées et est la seconde cause de décès maternels en France. En cause : un diagnostic souvent trop tardif qui retarde le début de la prise en charge.
Troisième rendez-vous, toujours lié à une phase hormonale, c'est le moment de la ménopause. "A ce moment-là, privées d'oestrogène, les artères se rétrécissent et se rigidifient", explique la Pr Mounier-Véhier. Résultat, une femme sur deux de plus de 50 ans a une tension artérielle trop élevée. Une situation d'"autant plus inquiétante que leur suivi et leur prise en charge sont insuffisantes : "L'étude Esteban réalisé avec Santé Publique France montre que les femmes entre 45 et 55 ans sont les moins dépistées, les moins bien traitées et les moins contrôlées !" s'indigne la professeure.
Ci-dessous, l'interview de la Professeure Claire Mounier-Véhier :