"Il y a des facteurs de risque sur lesquels on ne peut pas agir : l’âge et les antécédents familiaux", explique le Pr Jacques Blacher, cardiologue et spécialiste de l’hypertension artérielle. "A côté de ça, il y a l’environnement qui peut, dès le plus jeune âge, augmenter le risque d’être hypertendu", poursuit le spécialiste. Boire trop d’alcool et manger trop salé augmente ainsi les risques d’être hypertendu, tout comme le surpoids et la sédentarité.
Facteurs secondaires
"D’autres facteurs secondaires sont suspectés de déclencher de la HTA, comme le stress, la pollution atmosphérique ou sonore, les perturbateurs endocriniens et les pesticides", ajoute Jacques Blacher. "Dans 5% des cas, la HTA est secondaire à une maladie : des reins, des artères ou des glandes de la thyroïde et surrénaliennes", précise-t-il. En revanche, plus on consomme des fruits et légumes, moins on a de risques de développer de l’hypertension.
Près de 12 millions de Français sont traités pour de l'hypertension artérielle, c'est-à-dire pour une pression systolique supérieure à 140mmHg et diastolique supérieure à 90mmHg. Mais ce chiffre est loin de refléter la réalité : l'hypertension est une maladie dite "asymptomatique" et pour cette raison, on considère qu'environ 20% des personnes qui en souffrent ne prennent pas de traitement ! En absence de traitement, on peut mourir d’une poussée de tension artérielle. Les décès peuvent être de deux origines : les AVC et la dissection.
Quelle prise en charge ?
L’hypertension artérielle sévère n’est plus inscrite au registre des affections de longue durée (ALD) qui donne le droit au remboursement à 100 % des soins. Elle a été retirée de cette liste en 2011 sur injonction de la Sécurité sociale et du Ministère de la santé. Aujourd’hui, il n’est donc plus possible pour un hypertendu qui n’a pas de complication d’être pris en charge à 100 %. Les médicaments antihypertenseurs sont remboursés à 65 % par la Sécurité sociale, le solde étant pris en charge par les mutuelles complémentaires pour les patients hypertendus qui en ont souscrit une.
Ci-dessous, l'interview du Pr Jacques Blacher :