Fréquentes mais particulièrement douloureuses, les infections urinaires ou cystites sont une pathologie que connaissent bien les femmes. Environ 50% des femmes adultes font ainsi un épisode d’infections urinaires au moins une fois dans leur vie et parmi elles, 20 % connaîtront par la suite au moins un nouvel épisode.
Due à une prolifération anormale de bactéries dans les voies urinaires, la cystite provoque des brûlures lors de la miction et un besoin impérieux d’uriner. Des douleurs dans le bassin et, parfois, la présence de sang ou de pus dans l’urine peuvent être constatées.
En cas d’infection urinaire persistante ou de récidive, il est actuellement fortement conseillé de prendre des antibiotiques. Un nouveau traitement actuellement en essai clinique pourrait toutefois prévenir le risque de cystite et soulager les femmes qui en souffrent.
Il s’agit d’une polypilule contenant de la cannelle, de la canneberge et des bactéries "saines", des principes actifs qui empêchent les bactéries responsables de l’infection comme E. coli d’adhérer aux parois de l’appareil urinaire.
Des principes actifs qui empêchent les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires
Selon ses créateurs, cette polypilule agit que les P-fimbriae, de petites protubérances présentes à la surface de chaque cellule bactérienne qui l'aident à s'ancrer aux parois des voies urinaires. La canneberge affecterait la formation de ces protubérances : les bactéries s'allongent et se déforment, ce qui leur rend la tâche plus difficile.
La pilule contient aussi du trans-cinnamaldéhyde, un ingrédient de l'huile de cannelle, qui empêche les bactéries de s'ancrer sur le tissu hôte et d'envahir les cellules de la vessie.
Enfin, les bactéries saines contenues dans la polypilule sont censées renforcer les cellules immunitaires de la paroi de la vessie.
Un traitement prometteur
Ce nouveau traitement est actuellement testé à l'Institut Alfred Fournier à Paris sur 80 femmes, âgées de 18 à 65 ans, qui ont eu au moins deux épisodes de cystite au cours des six derniers mois, et dont la qualité de vie a été considérablement réduite en conséquence.
Elles recevront deux pilules par jour et seront comparées à un groupe témoin de femmes similaires qui n'auront pas pris la pilule. Les chercheurs compareront le nombre de cystites et de symptômes dans les deux groupes sur une période de six mois. Les résultats sont attendus l'année prochaine.
Cité par le Daily Mail, le professeur Raj Persad, urologue consultant au Bristol Urology Associates, estime que ce nouveau traitement est prometteur. Selon lui, l'une des hypothèses concernant les cystites récurrentes est que "certaines bactéries s'accrochent à l'intérieur de la paroi de la vessie et peuvent se réinfecter si elles ne sont pas suffisamment traitées". "Cette nouvelle thérapie propose de desserrer l'emprise des bactéries sur la paroi de la vessie."