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Traumatologie

Risque de blessures graves : et le sport le plus dangereux est… l’équitation !

Par Charlotte Arce

C’est en pratiquant l’équitation que le risque de se blesser gravement est le plus élevé, devant le football, la course automobile et le ski.

nd3000/iStock
Les personnes pratiquant l'équitation s'exposent à un risque de chute et de blessure, notamment à la poitrine, aux bras et aux jambes.
Reposant sur les données de plus de 20 000 cavaliers, l'étude montre en outre que les dommages cérébraux ne sont pas rares chez les cavaliers. Le plus grand risque est le traumatisme crânien ou cervical.
Ces blessures se produisent le plus souvent lorsque l'équipement n'est pas porté, d'où l'importance de mettre un casque avant de monter à cheval.

Si vous pratiquez l’équitation, attention aux chutes ! Selon une étude publiée en ligne dans le journal Trauma Surgery & Acute Care Open, les cavaliers sont les sportifs ayant le plus de risque de blessure nécessitant une hospitalisation, devant les footballeurs, les skieurs et les coureurs automobile.

Les blessures à la poitrine sont les plus courantes

Les chercheurs se sont appuyés sur les données des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), ainsi que sur celles fournies par les centres de traumatologie de niveau I et II à la National Trauma Data Bank (NTDB) américaine. Ces données concernent les blessures subies par les adultes lors de la pratique de l'équitation entre 2007 et 2016.

Au total, 45 671 patients ont subi des blessures équestres pendant cette période, mais les données étant incomplètes pour 20 880 d'entre eux, seules 24 791 ont été inclus dans l'analyse. L'âge moyen des blessés était de 47 ans, avec des proportions presque égales d'hommes et de femmes.

Les chercheurs ont constaté que les blessures enregistrées le plus fréquemment se trouvaient à la poitrine (37 % des blessures, 9 189 patients), suivies par celles au bras et aux jambes (respectivement 26 et 23 %), et enfin les blessures à l’abdomen (13,5 % des cas).

Un risque de traumatisme crânien et cervical

Monter à cheval expose aussi à des dommages neurologiques graves. 888 patients sont ainsi concernés par les blessures classées de 3 à 8 sur l'échelle de Glasgow (GCS), une échelle clinique utilisée pour mesurer de manière fiable le niveau de conscience d'une personne après une lésion cérébrale. Il varie de 3 à 15. Dans le cas de ces dommages neurologiques, les blessures à la tête et au cou étaient la cause la plus probable, survenant chez 706 patients.

Si une déficience modérée (score de 9 à 12) n'a été observée que chez 1 % des cavaliers, 88,5 % présentaient un score GCS compris entre 13 et 15. Pour 4508 d’entre eux (20,5%), il s’agissait d’un traumatisme crânien et cervical. 88 % des patients concernés ont dû être hospitalisés et plus d’un quart (28 %) ont été envoyés en soins intensifs. Environ 1 sur 10 a dû subir une intervention chirurgicale.

Bien porter son équipement est indispensable

L’étude révèle également que ce sont les personnes âgées de 50 à 59 ans qui étaient les plus susceptibles de se présenter dans les centres de traumatologie, représentant plus d'un blessé sur quatre (26,5%). Les personnes âgées de 60 ans représentaient 22% des blessés tandis que les 30-39 ans ne représentent que 13 % des personnes ayant subi des dommages corporels à cheval.

320 personnes sont décédées des suites de leurs blessures au cours de la période étudiée, les blessures à la tête et au cou étant la principale cause de décès dans 75 % des cas. 2% des personnes décédées avaient subi des blessures aux bras ou aux jambes.

Bien qu’il s’agisse d’une étude d’observation, les auteurs notent que "les blessures liées à l'équitation constituent un problème de santé publique fréquemment ignoré".

Selon eux, les équipements de protection comme les bombes ou les gilets peuvent sauver des vies, mais ne sont pas toujours portés. "Des études ont montré qu'une grande partie des cavaliers impliqués dans des blessures équestres ne portaient pas de casque au moment de leur accident. Il va de soi que la sensibilisation aux blessures possibles et le renforcement des mesures préventives de protection contre les traumatismes crâniens permettraient de réduire considérablement la mortalité."