- Intermarché procède au rappel de lots de jambon blanc Madrange en raison du risque de botulisme qu'ils présentent.
- Maladie rare mais grave, le botulisme est dû aux toxines botuliques produites par la bactérie Clostridium botulinum. Elle peut entraîner une paralysie musculaire et des difficultés respiratoires.
Si vous êtes clients d’Intermarché et que vous avez récemment acheté du jambon dans l’un de ses magasins, soyez vigilants. Vendredi 15 octobre, l’enseigne de grande distribution a indiqué procéder au rappel de lots de la marque Madrange. Il s’agit de paquets de jambon cuit supérieur découenné, dégraissé et sans nitrite en lot de trois tranches.
En cause, selon Intermarché, un taux de sel dans le produit qui n’est pas conforme, ce qui peut entraîner des risques de botulisme en raison d’un défaut de conservation. Le code-barres des lots concernés est le suivant : 3180940089406.
Les clients ayant acheté ces lots de jambon sont invités à les rapporter en magasin pour être remboursés. La campagne de rappel a commencé le mercredi 13 octobre et prendra fin le dimanche 24 octobre.
Qu’est-ce que le botulisme ?
Maladie rare résultant de la consommation d’un aliment contaminé par la toxine botulique produite par une bactérie appelée Clostridium botulinum, le botulisme est, selon l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), "considéré comme le poison le plus puissant qui existe".
Entre 2013 et 2016, le botulisme a touché 68 personnes en France, d'après l'agence Santé publique France. En 2017, 5 malades ont été recensés. Un chiffre en diminution depuis près de 30 ans, puisque le taux d’incidence de la maladie était de 0,08 par million d’habitants en 2017 contre 0,37 en moyenne par an sur la période 1991-2016. Malgré ces données a priori encourageantes, la vigilance est de mise : "Le botulisme reste une pathologie rare en France, mais le maintien de sa surveillance est nécessaire afin d'identifier précocement l'éventuelle émergence d'un nouveau type de toxine ou la mise en cause d'un nouvel aliment", avertit ainsi Santé publique France.
Comme le précise le site Rappel.conso.gouv, le botulisme résulte d’un "procédé de stérilisation qui n’a pas été maîtrisé". Ses symptômes apparaissent généralement entre 12 et 72 heures après la consommation de l’aliment contaminé. Ceux-ci se traduisent par une "sensation de vision floue", de "paupières tombantes", de "troubles de la parole", de "difficulté à avaler", de "sécheresse de la bouche et faiblesse musculaire".
Les toxines produites par les bactéries pathogènes peuvent provoquer, dans les 24 heures qui suivent la consommation de l'aliment contaminé, "des symptômes gastro-intestinaux (diarrhée, maux de ventre, nausées, vomissements), rarement accompagnés de fièvre", détaille encore le site du gouvernement.
Quels sont les aliments à risque ?
La mortadelle, le jambon cru, salé et séché, les charcuteries (saucisses, pâtés), les conserves de végétaux (comme les asperges, haricots verts, carottes, poivrons, olives à la grecque, potirons, etc.), les salaisons à base de viande de bœuf, le poisson salé et séché, les marinades de poisson, et, enfin, le poisson ou la viande de phoque fermenté, avec un emballage sous vide présentent un risque de botulisme si la date de péremption est dépassée ou si le procédé de conservation a été altéré. Étant donné que les aliments n'ayant pas fait l'objet d'un processus poussé de stérilisation peuvent être dangereux, la consommation de conserves de légumes faites maison et de charcuterie artisanale ou familiale doit aussi se faire avec prudence.