- Une personne sur trois souffre d’hypertension artérielle.
- Souvent, aucune cause précise ne permet d’expliquer son apparition.
- Le surpoids, la sédentarité, une consommation élevée de sel, le tabac et l’alcool font partie des facteurs de risque.
L’hypertension artérielle peut toucher tout le monde, mais certaines personnes sont plus à risque. Ainsi, 36,5% des hommes en sont atteints contre 25,2% des femmes. Selon le sexe, l’hypertension n’aurait pas non plus les mêmes causes. Des chercheurs de l’université Augusta en ont fait le constat, dans une étude relayée par Eurekalert. Grâce à des travaux menés sur des rats, ils ont observé des mécanismes de régulation de la tension différents.
Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?
Souvent qualifiée de maladie silencieuse, l’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus fréquente en France. Elle concerne plus de 14 millions de personnes, mais beaucoup de gens ignorent qu’ils en souffrent. Cette pathologie est caractérisée par une pression trop élevée du sang sur les parois des artères. Sans traitement, cela accélère le vieillissement et la rigidification des artères, ce qui augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, d’infarctus du myocarde ou d’insuffisance rénale.
Des différences hormonales
"Il y a de nombreuses preuves que le système fondamental de contrôle de la pression sanguine est le même chez les hommes et les femmes, précise Dr Mykola Mamenko, physiologiste au sein de l’école de médecine de Géorgie, mais la régulation de la pression sanguine est différente." Dans cette recherche, le chercheur et son équipe ont constaté des différences hormonales entre les rats mâles et femelles. Chez ces dernières, l’aldostérone est impliquée dans l’hypertension : cette hormone a pour rôle d’aider les reins à retenir plus de sodium. Pour les mâles, l’angiotensine II, un constricteur des vaisseaux sanguins, pousse les reins à retenir davantage de liquide, et génère de l’hypertension. Notre corps utilise les reins comme des "clapets anti-retour" pour excréter plus de sodium et de liquide lorsque la pression artérielle augmente et pour les retenir lorsqu'elle devient dangereusement basse. "Dans un état hypertendu, les femmes dépendent beaucoup plus de l'aldostérone que les hommes", explique Mykola Mamenko. Il compare cela au fait d'utiliser la main droite ou gauche pour ouvrir la même porte.
Pour une meilleure prise en charge de l’hypertension
Un projet plus vaste se cache derrière cette étude. Le physiologiste souhaite explorer toutes les causes possibles de l’hypertension artérielle afin de pouvoir, un jour, connaître le type d’hypertension des patients, simplement grâce aux biomarqueurs présents dans le sang. Cela permettrait aux médecins prescripteurs de choisir le traitement le plus adapté, sachant qu’il existe aujourd’hui onze familles de traitements anti-hypertension. Or, l’influence du sexe sur la maladie fait partie des domaines sous étudiés et mal compris, selon ce spécialiste.
Ci-dessous, l'interview du Pr Claire Mounier-Véhier sur l'hypertension artérielle chez la femme :