Trois enfants sur quatre respirent un air pollué en France. L’Unicef, l’organisation des Nations Unies pour l’enfance, publie ce chiffre dans un rapport réalisé avec Réseau Action Climat. Les enfants des villes sont les plus concernés, or aujourd’hui la majeure partie des plus jeunes vivent dans ces agglomérations. La cause principale de cette pollution est le trafic routier, générateur d’émissions d’oxydes d’azote et de particules fines. Les enfants sont plus vulnérables face à ces émissions, car leurs organismes sont en pleine croissance, mais ils ne sont pas tous égaux. Selon le rapport, les enfants les plus pauvres sont encore plus fragiles face à la pollution : ils ont davantage de risque de cumuler les expositions, à cause de la précarité de leur logement, de la pollution de l’air intérieur ou encore du bruit. "Cette exposition à la pollution de l’air a des conséquences graves sur la santé des enfants, et peut entraîner des problèmes respiratoires et immunitaires, mais aussi des pathologies telles que le diabète, l’obésité ou la dépression", indique le rapport de l’Unicef.
Une situation inquiétante en Afrique
Parfois, elle mène au décès. Selon une étude du Boston College, parue dans The Lancet Planetary Health, la pollution de l’air était responsable d’1,1 millions de décès en Afrique en 2019. 700 000 décès sont le résultat de la pollution intérieure, majoritairement provoquées par les cuisinières, et 400 000 sont liés à la pollution de l’air extérieur, appelé air ambiant par les chercheurs. "Le résultat le plus troublant a été l'augmentation du nombre de décès dus à la pollution de l'air ambiant, a commenté Philip Landrigan, directeur de cette étude. Bien que cette augmentation soit encore modeste, elle menace d'augmenter de façon exponentielle à mesure que les villes africaines se développeront au cours des deux à trois prochaines décennies." L’ensemble du continent va être amené à se transformer dans les années à venir. Selon les estimations des auteurs de l’étude, la population africaine devrait passer 1,3 milliard de personnes en 2020 à 4,3 milliards en 2100.
La deuxième cause de décès sur le continent
D’après ce rapport, la pollution de l’air, intérieur ou extérieur, est la deuxième cause de décès en Afrique : elle fait plus de morts que le tabac, l’alcool ou les accidents de la route. Mais elle nuit aussi au développement des enfants. Les chercheurs estiment que l'exposition à la pollution de l'air chez les nourrissons et les jeunes enfants a entraîné la perte de 1,96 milliard de points de QI à travers le continent. "La pollution de l'air en Afrique a des impacts négatifs majeurs sur la santé, le capital humain et l'économie, résument les auteurs. Ces impacts augmentent en ampleur à mesure que les pays se développent." Ils apportent plusieurs pistes de travail pour limiter les conséquences de la pollution sur la santé humaine : investir dans les énergies renouvelables, réduire le trafic routier, réguler la combustion des déchets à l’air libre, etc.