- En cas de simple oubli, cela n'est pas grave et ne pose pas de risque majeur.
- En cas de refus systématique, il y a des risques cardiaques, avec des insuffisances cardiaques ou des infarctus du myocarde, des risques cérébraux avec des hémorragies ou des AVC et des risques d’insuffisance rénale.
- En cas de refus à cause d'effets secondaires, il convient de voir avec son médecin pour ajuster le traitement.
Maladie silencieuse, l’hypertension artérielle (HTA) toucherait plus d’un Français sur trois, dont la moitié ignorerait sa condition et ne prendrait donc aucun traitement. Pourtant, cette maladie peut avoir des conséquences graves : en rigidifiant la paroi des artères, l’hyperpression du sang les fait vieillir prématurément, ce qui expose à un risque majeur d’accidents cardiovasculaires, notamment à l’infarctus du myocarde, mais aussi aux attaques cérébrales et à l’insuffisance rénale.
Plusieurs raisons à l’arrêt des traitements
Pour réduire sa tension artérielle, il existe de nombreux traitements, qui agissent tous différemment sur l’hypertension. Malheureusement, certains patients décident cependant de s’affranchir de la prise de médicaments. Les raisons peuvent être multiples. “Il peut y avoir des effets indésirables qui conduisent à les prendre de manière irrégulière, suggère le professeur Jacques Amar, coordinateur du service d’hypertension artérielle du CHU de Toulouse, dans un entretien accordé à Pourquoi Docteur. Certains hypertendus ont des troubles de la mémoire et donc, de fait, cela va compromettre la prise médicamenteuse.”
En cas de simple oubli, pas de conséquences graves
Les conséquences de cette non prise des médicaments diffèrent selon les patients. Il y a d’abord ceux qui oublient simplement une prise. Dans ce cas-là, il n’y a pas de risque majeur. “Le patient ne risque pas de poussée tensionnelle et il ne se met pas en péril”, confirme le professeur Atul Pathak, cardiologue au centre hospitalier Princesse Grace à Monaco et président de la société française d’hypertension artérielle. Pour anticiper d’éventuels oublient, le professionnel préconise aux patients de “prendre le médicament à un moment où ça l’arrange. On sait que certains médicaments marchent mieux le matin, d’autres le soir, mais globalement il vaut mieux prendre le médicament que de ne pas le prendre donc si pour éviter de l’oublier il se sent de changer l’horaire de la prise, alors il doit le faire.”
En cas de refus, privilégier le dialogue
Ensuite, vient le cas des patients qui ne veulent tout simplement plus prendre leur traitement. Leur cas est plus grave car les conséquences de la non prise des médicaments peuvent être terribles. “Il y a des risques cardiaques, avec des insuffisances cardiaques ou des infarctus du myocarde, des risques cérébraux avec des hémorragies ou des AVC et des risques d’insuffisance rénale”, liste le cardiologue. Ce dernier insiste bien : “On ne soigne pas des chiffres mais on prévient des complications liées à l’élévation de ces chiffres.”
Il faut alors privilégier le dialogue afin de convaincre ces patients de prendre leur traitement. “Ce n’est pas un traitement à vie mais c’est un traitement pour votre vie”, ajoute-t-il.
En cas d’effets secondaires, consulter son médecin
Enfin, il y a ceux qui souffrent d’effets secondaires trop importants. Certains reçoivent des médicaments aux effets trop agressifs par rapport à leur hypertension artérielle qui reste modérée, notamment. “Il faut peut-être recontrôler avec son médecin si la tension artérielle du patient n’est pas basse, souligne le professeur Atul Pathak. Il existe plus de 1 000 médicaments disponibles donc il y en a forcément un adapté à tous donc ça vaut le coup de revoir son médecin traitant pour qu’ils proposent une alternative.”
Ci-dessous, l'émission Questions aux Experts : "Hypertension, une maladie silencieuse mais dangereuse" :
Ci-dessous, l'interview du Pr Romain Boulestreau sur la HTA maligne :