Dans l’Oklahoma, une Américaine de 21 ans a été condamnée le 5 octobre dernier à 4 ans de prison pour homicide involontaire, après avoir fait une fausse couche l’an passé.
Méthamphétamine et marijuana
Selon les faits relayés par Paris Match, Brittney Poolaw a été conduite à l’hôpital après avoir accouché chez elle. La jeune femme avait alors avoué au personnel soignant qu’elle avait consommé de la méthamphétamine et de la marijuana, ce qu’a confirmé le rapport toxicologique effectué sur le fœtus mort-né. Pour les procureurs, cette consommation de drogue pendant la grossesse justifie la condamnation pour homicide involontaire.
Cependant, plusieurs structures ont fait valoir que cette décision de justice n'était pas conforme à la loi. "Les lois de l'Oklahoma sur le meurtre et l'homicide involontaire ne s'appliquent pas aux fausses couches qui surviennent avant 20 semaines de grossesse", a souligné le NAPW, une organisation à but non lucratif (la chaîne KSWO indique que l’enfant de Brittney Poolaw est mort après 17 semaines de gestation, NDLR). "Contrairement à toute science médicale, le procureur a imputé la fausse couche à l'utilisation présumée de substances prises par Mme Poolaw", poursuit la NAFW. L’association ajoute : "le cas de Mme Poolaw est une tragédie. Elle a subi le traumatisme de la perte d’un enfant, a été emprisonnée pendant un an et demi pendant une pandémie et a été inculpée et reconnue coupable d'un crime sans fondement juridique ou scientifique. Nous soutenons Mme Poolaw alors qu'elle explore ses options juridiques, et nous travaillons pour faire en sorte que ce type d'injustice ne se reproduise plus".
Un contexte politique tendu
Cette affaire judiciaire se déroule dans un contexte politique tendu aux Etats-Unis concernant le droit à l’avortement, notamment depuis qu’une nouvelle loi interdit au Texas les IVG après six semaines de grossesse.