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Gynécologie : les bonnes pratiques auxquelles s'engagent les praticiens

Par Jean-Guillaume Bayard

Pour lutter contre les violences gynécologiques, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a publié une charte rappelant les règles à respecter avec les patientes.

Chinnapong/iStock
La charte insiste en premier lieu sur la nécessité du consentement avant tout examen.
La charte rappelle également les intérêts de l’examen clinique pour le suivi de santé des femmes.
Le CNGOF insiste pour que cette charte soit placardé dans les lieux d'attente des spécialistes.

Ces dernières années, les comportements de certains gynécologues ont été épinglés. En 2018, le Haut Conseil à l’égalité a ainsi alerté sur une multiplication des violences vis-à-vis des patientes. Cette année, c’est l’enquête préliminaire pour viols visant le spécialiste de l’endométriose Émile Daraï qui a relancé le débat. En réaction, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) vient de publier ce jeudi 21 octobre une charte rappelant aux professionnels les règles à respecter avec les patientes.

Une charte à afficher dans les lieux d’attente

Les professionnels ont parfaitement conscience de la particularité de la consultation de gynécologie ou d’obstétrique qui touche à l’intimité psychique et physique des femmes”, avance le texte en préambule. En vue de cette spécificité, l’une des règles centrales est celle du consentement. “L’accord oral de la femme est recueilli avant tout examen clinique”, insiste ainsi la charte. Celle-ci invite donc les professionnels à agir avec “bienveillance et respect”. En suivant cette idée, le CNGOF propose à tous les praticiens de France d’adhérer à cette charte et de l’afficher dans les lieux d’attente, et “à chaque femme d’en prendre connaissance avant la consultation”.

Dans la poursuite de la particularité de cette consultation, la charte rappelle que la femme “doit pouvoir se dévêtir à l’abri des regards, dans le respect de sa pudeur”. Elle peut également être assistée par la personne de son choix. Par ailleurs, l’examen doit être interrompu dès lors que la patiente en manifeste la volonté. “Aucune pression, en cas de refus, ne sera exercée sur elle ; il convient alors de l’informer de l’éventuelle nécessité d’un nouveau rendez-vous pour réaliser l’examen, si celui-ci est indispensable, et de l’informer des limites diagnostiques et thérapeutiques que cette absence d’examen clinique peut entrainer”, précise le texte.

La bible des praticiens attendue dans un an et demi

La charte rappelle également les intérêts de l’examen clinique pour le suivi de santé des femmes. “L’examen fournit des renseignements que l’imagerie ne peut pas apporter (comme l’état de la vulve, du vagin et du col, la mobilité des organes pelviens, la contraction des muscles ou la cartographie des zones douloureuses et la typologie des douleurs, ou encore l’origine de saignements ou de pertes). Il permet aussi la pratique de prélèvements (frottis, examens bactériologiques).”

En parallèle, des recommandations pour la pratique sont en train d’être rédigées conjointement par les médecins et patients. Elles sont attendues d’ici un an et demi pour améliorer la qualité et la sécurité des soins.