Si les salariés sont toujours affectés psychologiquement par la crise sanitaire de la Covid-19, le retour au bureau et les déménagements post-pandémie ont eu un impact positif sur leur santé mentale, tout comme "les actions de sécurité psychosociale".
15 points de détresse psychologique de moins
Selon la 8ème vague du baromètre de la santé psychologique des salariés réalisé par OpinionWay pour Empreinte Humaine, 19% des employés déclarent avoir déménagé depuis le début de la crise (ce taux monte à 35% pour les télétravailleurs). Et les télétravailleurs ayant déménagé présentent 15 points de détresse psychologique de moins que les autres (28 % vs 43%).
Parmi les 20% des salariés déclarant avoir été en arrêt maladie pour des raisons psychologiques, 69% d’entre eux déclarent avoir déménagé, "ce qui confirme le lien en santé mentale et volonté de changement de vie", analysent les sondeurs. 12% des salariés interrogés disent également n’être jamais retournés dans les bureaux depuis le début de la crise. "Le niveau de détresse psychologique étant de 56% pour ces derniers contre 36% quand ils y sont retournés" révèle le baromètre.
L’étude montre également que les actions de sécurité psychosociale, quand elles existent, ont un effet bénéfique sur la santé psychologique. Environ 1/3 des organisations ont mis en œuvre des mesures de fond, ce qui améliore de 30 points la santé psychologique des salariés.
33% des salariés se font accompagner pour dépression
Les indicateurs de l’état psychologique des salariés demeurent cependant inquiétants, même si l’on observe une diminution par rapport au mois de mai 2021. Le taux de dépression nécessitant un accompagnement chez les employés reste à 33%.
"Ces chiffres sont riches d’enseignements car ils expriment un vrai changement du rapport au travail et des priorités des salariés Français. Ils sont épuisés par ces mois de crises, par les confinements suivis des déconfinements et aspirent à changer en particulier pour préserver leur santé mentale au travail. Mais au-delà, cela démontre un changement de rapport au travail et pose une question de fond : celle du sens du travail", concluent Christophe NGUYEN, psychologue du travail /président d’Empreinte Humaine, et Jean-Pierre BRUN, co-fondateur d’Empreinte Humaine/expert conseil.