Le lien entre une exposition aux pesticides et cancer de la prostate, documenté en juillet 2021 par l'ANSES, devrait déboucher avant la fin de l'année sur la reconnaissance de ce cancer comme maladie professionnelle pour les agriculteurs français. C'est ce qu'a annoncé ce dimanche 28 novembre le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie. Une décision qui devrait coûter 92 millions d'euros.
Si elle doit concerner l'ensemble du monde agricole, agriculteurs, ouvriers agricoles, vignerons ou employés des coopératives, cette reconnaissance du cancer de la prostate comme maladie professionnelle vise tout particulièrement les victimes de la chlordécone. Ce produit pesticide a été largement utilisé durant plusieurs décennies dans les Antilles Française (Martinique et Guadeloupe). Il est désigné comme probable responsable d'un taux exceptionnel de cancers de la prostate dans cette région.
Une décision déjà évoquée en octobre 2021
"Nous allons dans le sens des indications données par le président de la République sur une plus grande reconnaissance des maladies professionnelles", avait précisé le ministre en octobre dernier en réponse au sénateur écologiste Joël Labbé qui, comme le rappellait alors Le Figaro, demandait que les personnes puissent bénéficier de cette reconnaissance "lorsqu'elles ont été en co tact pendant cinq ans avec un environnement dans lequel on retrouve les pesticides et que cette reconnaissance concerne les 40 dernières années". Ces critères, selon ce sénateur, concerneraient 40 000 dossiers.