La respiration est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme, notamment au niveau psychique et elle va notamment déterminer la manière dont va fonctionner le cerveau. Chez les personnes souffrant d’anxiété, la respiration se trouve altérée et cela va créer un cercle vicieux amenant à aggraver les symptômes anxieux. C’est ce que révèle une étude parue le 20 octobre dans la revue Neuron réalisée par des scientifiques néo-zélandais de l’université d’Otago.
Moins sensibles aux changements corporels
Les chercheurs ont examiné comment les symptômes d'anxiété - comme un cœur qui s'emballe, des paumes moites ou une respiration rapide - peuvent se répercuter et éventuellement déclencher une spirale négative d'émotions, allant même jusqu’à créer plus d'anxiété. Pour cela, ils ont comparé trente personnes en bonne santé présentant un faible niveau d'anxiété et trente personnes présentant des niveaux d'anxiété modérés. Chacun des participants a dû remplir un questionnaire et effectuer deux tâches de respiration, dont une lors d'une séance d'imagerie cérébrale pour évaluer les changements dans l'oxygénation et le flux sanguin.
Les résultats ont révélé un lien étroit entre anxiété et respiration. “Nous avons constaté que les personnes qui ont des niveaux d'anxiété plus élevés ont une perception altérée de leur respiration par rapport aux personnes moins anxieuses et sont en fait moins sensibles aux changements de leur respiration, a indiqué le Dr Olivia Harrison, autrice principale de l’étude. Elles ont une ‘perception’ réduite de leur capacité à voir leur corps et leur activité cérébrale est modifiée lorsqu'elles anticipent ce qui arrivera à leur respiration à l'avenir.”
Une meilleure compréhension de la relation entre le corps et le cerveau
Ce changement de perception de la respiration chez les personnes anxieuses est important car sans se rendre compte qu’elles respirent plus vite ou plus fort, cela peut augmenter d’autres symptômes comme la sensation d’étourdissement. “Si nous ne réalisons pas ce qui se passe dans notre corps, alors ces symptômes peuvent nous faire nous sentir encore plus mal et nous inquiéter même plus loin”, ajoute Olivia Harrison.
Ces résultats fournissent un point de départ pour comprendre comment des niveaux plus élevés d'anxiété peuvent influencer la perception corporelle. “Ces résultats ne sont que le début de notre compréhension de la façon dont la communication entre le cerveau et le corps peut commencer à se rompre avec l'anxiété, conclut la chercheuse. Nous espérons utiliser ces informations pour aider à améliorer les traitements en donnant aux gens les outils pour mieux percevoir leur corps et briser le cycle négatif d'anxiété conduisant à des symptômes conduisant à plus d'anxiété.”