- L’Assemblée nationale a voté la mesure permettant le remboursement de huit séances chez le psychologue par an.
- Les tarifs fixés sont de 40 euros pour la première séance et 30 euros pour les suivantes.
Le président de la République Emmanuel Macron l’avait annoncé en septembre, l’Assemblée nationale vient de le voter. À partir de l’an prochain, l’Assurance maladie remboursera huit séances chez le psychologue par an. Ce dispositif est valable pour tous les adultes et les enfants à partir de trois ans.
Des consultations à 30 euros maximum
Comme pour les autres actes médicaux, les tarifs remboursés par l’Assurance maladie sont fixés par la Sécurité sociale : 40 euros pour la première séance et 30 euros pour les suivantes, sans dépassement d’honoraires autorisés. Autre condition pour bénéficier de cette prise en charge à 100% : le patient devra avoir été adressé au psychologue sur prescription médicale. “Les psychologues volontaires seront sélectionnés” et “le gouvernement veillera à ce que la répartition soit la plus équitable possible sur le territoire”, a affirmé Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargée de l'Autonomie devant les députés. “La concertation avec la profession se poursuit” sur les modalités de mise en œuvre, a-t-elle ajouté. Pour 2022, le budget prévu pour financer cette mesure est de 50 millions d’euros.
Une mesure nécessaire après la crise de la Covid-19
“La pandémie a révélé l’importance du sujet”, avait déclaré Emmanuel Macron en présentant son plan pour la santé mentale, le 28 septembre dernier lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. En effet, d’après les résultats d'une enquête CoviPrev publiés le 17 septembre dernier, les Français ont souffert mentalement à cause de la crise sanitaire. 16 % d’entre eux ont déclaré des signes d’un état dépressif, 26 % un état anxieux et 10 % disaient avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année.
15 à 20% de la population concernée par la dépression...
Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 15 à 20% de la population générale a été ou sera concernée par un trouble de la dépression au cours de sa vie. Ce trouble peut survenir à tout âge et est généralement associé à un dysfonctionnement social et/ou à une souffrance personnelle majeure. La déprime - qui correspond à un moment où le moral est moins bon - est à différencier de la dépression qui se présente comme une succession d’épisodes dépressifs caractérisés.
...une maladie qui peut avoir de graves conséquences pour les patients
La dépression peut avoir de graves conséquences sur le fonctionnement social de la personne car les symptômes sont nombreux : tristesse pathologique, perte de plaisir, sentiment d’angoisse quasi-permanent, troubles du sommeil, perte de l'appétit, etc. La santé physique est aussi en danger, avec un risque de suicide particulièrement élevé qui concerne 10 à 20% des patients. Mais, dans 70% des cas, les traitements sont efficaces. Il peut s’agir de médicaments antidépresseurs associés au suivi d’une psychothérapie.
Certains événements de la vie, comme un décès, la perte de son emploi ou un divorce, augmentent les risques de faire une dépression. Mais, elle peut aussi être liée à d’autres facteurs comme ceux génétiques ou neurologiques.