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Résistance aux traitements

Dépression : électrochocs ou thérapie magnétique, qu’est-ce qui marche le mieux ?

Par Jean-Guillaume Bayard

Contre la dépression résistante aux traitements, la thérapie magnétique apparaît comme une alternative crédible à la stimulation électrique et offre moins de risques d’effets secondaires.

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La thérapie magnétique induit une crise dans le cerveau en délivrant des impulsions de champ magnétique de haute intensité.
L'étude révèle qu'à long terme, cette technique permettrait de réduire les risques de rechute chez les deux tiers des patients dépressifs.

En France, entre 15% et 30% des patients dépressifs présenteraient une dépression résistante aux traitements. Cette forme de maladie mentale défie les thérapies traditionnelles. L’une des alternatives utilisées couramment est la stimulation électrique mais certains effets secondaires, tels que la confusion et la perte de mémoire, ont limité son utilisation généralisée. Dans une nouvelle recherche, publiée le 19 octobre dans le Journal of Clinical Psychiatry, une équipe internationale de scientifiques a étudié si la thérapie magnétique continue permet de prévenir efficacement contre les rechutes, notamment en comparaison avec la thérapie par électrochocs. 

Deux méthodes différentes

La thérapie par électrochocs est une procédure, réalisée sous anesthésie générale, dans laquelle de petits courants électriques traversent le cerveau. Cela déclenche une brève crise et des changements dans la chimie du cerveau qui inversent les symptômes de certains problèmes de santé mentale, notamment la dépression et la manie.

La thérapie magnétique est une forme différente de stimulation cérébrale électrique. Apparue à la fin des années 90, elle induit une crise dans le cerveau en délivrant des impulsions de champ magnétique de haute intensité à travers une bobine magnétique. La stimulation peut être étroitement focalisée sur une région du cerveau, avec un effet minimal sur les tissus environnants et moins d'effets secondaires cognitifs. Cette technique est à l'étude pour le traitement de la dépression, de la psychose et des troubles obsessionnels compulsifs.

Prévenir les rechutes

Si ces deux traitements ont déjà montré leur efficacité, la thérapie magnétique n’a pas prouvé son efficacité pour prévenir la rechute de la maladie mentale. C’est ce qu’ont souhaité savoir les chercheurs. Ces derniers ont donc observé si l’utilisation continue de cette technique permet d’empêcher la récurrence d'un trouble dépressif majeur résistant au traitement ou d'une dépression bipolaire.

Pour l’étude, ils ont inscrit des participants avec des diagnostics éligibles. Ces derniers avaient également bien répondu à une première thérapie magnétique et sont donc apparus comme pouvant recevoir une thérapie sur du plus long terme. La recherche a duré entre février 2012 et juin 2019 et au total 30 participants ont reçu 12 sessions magnétique avec une fréquence décroissante sur une période de six mois.

Les deux tiers ont maintenu des améliorations

Les résultats ont révélé qu’un tiers des patients ont connu une rechute de dépression ou ont dû être hospitalisés en psychiatrie, sans aucune différence significative entre ceux souffrant de dépression unipolaire et bipolaire. Cependant, les deux autres tiers ont maintenu des améliorations des symptômes dépressifs sans aucun effet cognitif indésirable. Les auteurs de l’étude ont également noté que le taux de rechute est inférieur que chez les patients qui n’ont mené qu’une thérapie magnétique ponctuelle puisque dans ce cadre, seul un patient sur deux ne fait pas de rechute. Par ailleurs, les résultats indiquent que ce traitement répété sur une longue période de temps a continué à être une procédure sûre et tolérable pour les patients.

Les chercheurs veulent se baser sur ces résultats pour aller plus loin et mener des essais cliniques à plus grande échelle.