Selon les chiffres synthétisés par la Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD), la douleur fait partie du quotidien de nombreux Français. 32 % expriment ainsi une douleur récurrente depuis plus de 3 mois et 20 % déclarent des douleurs chroniques d’intensité modérée à sévère. La douleur constitue ainsi le premier motif de consultation dans les services d’urgences et chez le médecin généraliste.
Une qualité de vie altérée
Cette souffrance a des conséquences importantes : 1 patient douloureux chronique sur 2 a une qualité de vie altérée. Sur le plan professionnel par exemple, il y a 5 fois plus d’arrêt de travail chez les patients douloureux chroniques, et 45 % des patients douloureux chroniques sont concernés par des arrêts de travail dont la durée moyenne cumulée dépasse 4 mois par an. Plus de 2/3 des patients (70 %) souffrant de douleur chronique présentent également des répercussions psycho-sociales (troubles du sommeil, anxiété, dépression, troubles cognitifs).
Pourtant, la douleur reste mal prise en charge en France. 2 patients sur 3 ne sont pas soulagés par leur traitement, et moins d’un malade sur deux admis aux urgences reçoit un traitement antalgique au début de son parcours de soin. "Moins de 3 % des patients douloureux chroniques bénéficient par ailleurs d’une prise en charge dans un centre ou une structure spécialisé douleurs, qui concernent, en tant que centres de recours pluri-professionnels, les patients les plus complexes en relais avec la ville", ajoute la SFETD. Enfin, près de 20 % des patients opérés gardent des séquelles douloureuses après une opération chirurgicale.
Focus sur la fibromyalgie et l’endométriose
La SFETD attire également l’attention sur deux maladies qui génèrent de la douleur au quotidien : la fibromyalgie et l’endométriose. "1,6 % de la population adulte est atteinte de fibromyalgie", rappellent ainsi les experts. "La fibromyalgie touche majoritairement les femmes : 2/3 de femmes pour 1/3 d’hommes selon l’expertise collective, 8 à 9 cas sur 10 selon l’Assurance Maladie", ajoutent-ils.
Dernières données majeures : 25 à 70 % des femmes et 19 à 47 % des adolescentes souffrent de douleurs pelviennes chroniques liées à l’endométriose. 20 % des femmes atteintes d’endométriose voient leur mobilité affectée, 50 à 60 % ont une diminution de leur activité sportive, des troubles de l’appétit ou du sommeil et 30 % voient leurs activités habituelles perturbées. "70 % ont des douleurs invalidantes et des rapports sexuels douloureux", conclut la SFETD.