- Le texte entrera en vigueur début 2022.
- Les fabricants auront six mois pour supprimer totalement l’additif de leurs produits.
C’est une décision attendue depuis longtemps par les associations de défense des consommateurs. Les États membres de l’Union européenne ont approuvé la proposition de la Commission d’interdire l’utilisation du dioxyde de titane en tant qu’additif alimentaire en Europe.
"C’est une très bonne nouvelle pour les consommateurs. Nouvelle qui a été applaudie notamment par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), dont la CLCV est membre, qui a œuvré pour son interdiction au niveau européen", se félicite l'association CLCV.
Le dioxyde de titane : qu'est-ce que c'est ?
Le dioxyde de titane est un additif alimentaire couramment utilisé en tant que colorant. "Composé en partie de nanoparticules, 10 000 fois plus petites qu’un grain de sel, il n’a aucune vertu nutritionnelle. Il a juste une visée esthétique pour faire briller ou colorer les aliments", explique la CLCV.
Où le trouve-t-on ?
Au-delà de l’industrie des friandises, Stéphen Kerckhove, président d’Agir pour l’environnement, rappelle qu’on trouve l’E171 dans à peu près tous les plats préparés. En 2016, l’association en avait détecté dans 150 aliments, depuis les gâteaux Napolitain de Lu jusqu’aux épices pour guacamole de Carrefour, en passant par la blanquette de veau en conserve de William Saurin. Selon l’association UFC-Que choisir, plus de 4000 médicaments, souvent très courants (Doliprane, Advil, Spasfon…), cachent eux aussi des nanoparticules de dioxyde de titane utilisées comme colorant. Le dioxyde de titane est également incorporé à de nombreux produits de la vie quotidienne, comme les cosmétiques, les dentifrices, les crèmes solaires, les peintures ou des matériaux de construction.
En quoi est-ce nocif pour la santé ?
Sur les étiquettes alimentaires, le nom de code du dioxyde de titane est "E171". En 2019, l’Anses avait été saisie par les ministères chargés de l’Economie, de la Santé et de l’Agriculture, interpellés par une étude menée par l’l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) sur des rats. Les chercheurs y avaient démontré que les nanoparticules de dioxyde de titane étaient responsables de lésions précancéreuses dans le côlon. Ils ont également prouvé que cette substance chimique était capable de traverser la paroi de l’intestin et de se retrouver dans la circulation sanguine.
D’autres travaux publiés dans la revue Particle and Fiber Toxicology montrent que les nanoparticules de dioxyde de titane peuvent être dangereuses pendant la grossesse, car elles traversent le placenta et atteignent l’environnement du fœtus.
L’exemple de la France suivi par l’Europe
Sous la pression de plusieurs associations, dont la CLCV, le gouvernement français avait finalement décidé de suspendre l’utilisation du dyoxyde de titane dans les produits alimentaires par principe de précaution à partir du 1er janvier 2020 pour une durée d’un an. Cette mesure a été prolongée d’un an supplémentaire jusqu’au 1er janvier 2022. "La décision de la Commission européenne inscrit l’interdiction du E171 dans la réglementation européenne et rend la mesure française définitive", conclut la CLCV.