- À partir de ce lundi 1er novembre, un nouveau traitement contre le cancer du sein triple négatif sera disponible en France.
- Seules les patientes ayant déjà reçu deux types de chimiothérapie qui n’ont pas fonctionné pourront y avoir accès.
15% des cancers du sein sont dits “triple négatif”, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), ce qui concerne environ 9 000 personnes chaque année. Il s’agit du sous-type de cancer du sein le moins fréquent en France. Celui-ci n’exprime pas les récepteurs hormonaux - œstrogène et progestérone - et ne surexprime pas les récepteurs de la protéine régulant la multiplication cellulaire. Cette particularité favorise la croissance des tumeurs, tandis que l’absence de marqueur diminue l’efficacité des thérapies ciblées. Chez les patientes ayant développé des métastases, le pronostic est souvent très défavorable, ce qui leur offre une survie courte. Mais, à partir du 1er novembre prochain, un nouveau médicament leur sera disponible en France : le Trodelvy.
Entre 600 et 1000 femmes pourraient bénéficier de ce traitement
Ce nouveau traitement par anticorps a déjà prouvé son efficacité aux Etats-Unis, où il est commercialisé depuis avril 2020. En complément d’une chimiothérapie, le Trodelvy permet d’allonger l’espérance de vie de plusieurs mois chez les patientes atteintes de cancer du sein triple négatif. C’est pour cette raison que les associations de patientes réclamaient depuis longtemps sa commercialisation en France. En tout, entre 600 et 1 000 femmes pourraient en bénéficier dans l’Hexagone. Pour chaque patiente, le coût de ce traitement est estimé à 60 000 euros.
L’accès au Trodelvy restreint à certaines patientes
“La France a été le premier pays européen à pouvoir en faire bénéficier quelques patientes en attendant que la production soit plus importante”, a expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, au début du mois d’octobre. Il faisait référence à 78 françaises qui, dans le cadre d’une autorisation spéciale, ont déjà pu en bénéficier. À partir de lundi, davantage de patientes y auront accès mais sous réserve de remplir le critère suivant : avoir déjà reçu deux types de chimiothérapie qui n’ont pas fonctionné. Autrement dit, être en impasse thérapeutique. La raison de cette restriction est que le laboratoire Gilead n’a pas encore une production suffisante de ce médicament pour fournir toutes les patientes. En conséquence, les associations de patientes continuent de militer pour une mise sur le marché officielle et sans conditions d’accès le plus rapidement possible.
60 000 cancers du sein dépistés chaque année
Chaque année, près de 60 000 cancers du sein sont dépistés. C’est le cancer féminin le plus fréquent. Plus il est détecté à un stade précoce, plus les chances de guérison sont élevées. Selon le site de l’Assurance maladie, il y aurait 99 % de survie à cinq ans pour un cancer du sein détecté à un stade précoce et seulement 26 % lorsqu’il est diagnostiqué à un stade tardif. Une fois découvert, les patientes qui en sont atteintes peuvent subir une ablation d’un ou des deux seins, généralement complétée par une prise en charge thérapeutique plus ou moins longue comme la chimiothérapie.