Ce dimanche, à Glasgow, la vingt-sixième session de la Conférences des Parties (COP26) a débuté. Les enjeux sont immenses alors que la crise climatique se poursuit. Une nouvelle étude, parue le 31 octobre dans la revue The Lancet Regional Health - Americas, a mis le doigt sur l’une des conséquences directes de la hausse des températures sur la santé : les maladies rénales. En s’intéressant particulièrement au cas du Brésil, les chercheurs australiens de l’université de Monash et brésiliens de l’université de Sao Paulo ont montré que 7,4% des hospitalisations pour maladie rénale sont imputables au réchauffement climatique.
Un degré en plus vaut 1% de maladies rénales supplémentaires
Il s’agit de la plus grande étude au monde sur l'impact des changements de température et des maladies rénales. Celle-ci s’est concentrée sur le Brésil, entre 2000 et 2015, et a révélé que plus de 200 000 cas d’hospitalisation sont la conséquence directe de la hausse des températures. Pour se faire, les chercheurs ont utilisé les données quotidiennes d'admission à l'hôpital de 1 816 villes du Brésil. L'étude a porté sur un total de 2 726 886 hospitalisations pour maladies rénales enregistrées au cours de la période d'étude.
Les chercheurs ont noté que pour une augmentation de 1°C de la température moyenne quotidienne, il y a une hausse de près de 1% des maladies rénales. Les personnes les plus touchées sont les femmes, les enfants de moins de 4 ans et ceux de 80 ans et plus. Les associations entre la température et les maladies rénales sont les plus importantes le jour de l'exposition à des températures extrêmes, mais ont perduré pendant 1 à 2 jours après celle-ci.
Protéger les plus fragiles
Les chercheurs estiment que leur étude fournit “des preuves solides que davantage de politiques devraient être élaborées pour prévenir les hospitalisations liées à la chaleur et atténuer le changement climatique.” Les auteurs conseillent d'intégrer de toute urgence les interventions dans la politique gouvernementale sur le changement climatique, notamment en ciblant les plus à risque. Ils pointent ainsi les femmes, les enfants, les adolescents et les personnes âgées, car ils sont plus vulnérables à la chaleur en ce qui concerne les maladies rénales. “En outre, il convient de prêter attention aux pays à revenu faible et intermédiaire comme le Brésil, où des systèmes d'avertissement de chaleur fiables et des mesures préventives sont toujours nécessaires”, ont-ils ajouté.
En 2017, déjà, le risque accru de maladies rénales à cause du réchauffement climatique a été mis en lumière, rappellent les chercheurs. Il a alors été relevé que l'incidence des décès par maladie rénale a augmenté de 26,6% par rapport à une décennie auparavant. Une augmentation qui serait en partie due au changement climatique.