- Une contamination par le SARS-CoV-2 peut avoir de graves conséquences pour les femmes enceintes et leurs bébés.
- Pour les éviter, le meilleur remède reste la vaccination, possible dès le deuxième trimestre de grossesse en France.
Actuellement, plus de 51 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19 en France, dont plus de 50 millions qui sont totalement vaccinées selon le ministère des Solidarités et de la Santé. En France, depuis le 3 avril 2021, les femmes enceintes sont prioritaires dans l’accès aux vaccins à ARNm à partir du deuxième trimestre de grossesse, en particulier si elles présentent une pathologie ou si elles sont susceptibles d’être en contact dans leur activité professionnelle avec des personnes atteintes de la Covid-19. Et la vaccination de ces futures mamans est un enjeu de taille car les conséquences d’une infection par ce virus peuvent être graves pour elles comme pour le bébé. En effet, des scientifiques viennent de prouver que les cellules du placenta humain pouvaient être infectées par le SARS-CoV-2. Une fois dedans, le virus pourrait y proliférer et infecter les cellules placentaires voisines. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Cell Reports Medicine.
Le virus se propage dans le placenta
"C’est une avancée majeure dans notre compréhension de la Covid-19 pendant la grossesse, explique Marco Alves, de l’Institut de Virologie et d’Immunologie (IVI) à Berne et l’un des auteurs de l’étude. Des milliers de particules virales infectieuses peuvent rapidement être produites dans le placenta. De plus, nous avons observé que l’expression du récepteur au SARS-CoV-2 dans le placenta est très variable et propre à chaque grossesse, ce qui pourrait expliquer pourquoi il y a parfois passage du virus chez le fœtus.” Jusqu’à présent, les scientifiques savaient qu’une infection à la Covid-19 était dangereuse pour les femmes enceintes et leurs bébés, mais ils n’avaient pas réussi à identifier pourquoi. C’est désormais chose faite.
Plus de risques pour la future maman et son bébé
D’autre part, les chercheurs ont précisé les risques encourus par la mère et l’enfant en cas d’infection. Selon eux, une femme enceinte présente 5 à 10 % de risques en plus d’avoir une évolution sévère de la maladie et d’être admise en soins intensifs. D’autre part, elle est aussi deux à trois fois plus susceptible d’avoir un accouchement prématuré et/ou que le fœtus meure in utero. En avril dernier, une autre étude, publiée dans la revue Med, estimait déjà que les femmes enceintes infectées par la Covid-19 avaient davantage de risques d’accouchements prématurés et d'autres problèmes néonataux que celles qui n’avaient pas le virus. Pour éviter ces complications, le meilleur remède reste donc la vaccination car les mamans et leurs bébés font partie des publics les plus vulnérables face au SARS-CoV-2.
Se faire vacciner pour éviter les complications liées au virus
Certaines femmes enceintes refusent néanmoins de se faire vacciner car elles craignent des effets indésirables pour elles ou pour leur bébé. De précédentes études ont pourtant montré que les risques de complications étaient plus élevés chez les femmes enceintes non vaccinées. Le 2 mars dernier, l'Académie nationale de Médecine plaidait dans un communiqué en faveur de la vaccination des femmes enceintes, notamment si celles-ci étaient à risque. Selon eux, "une étude des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) portant sur plus de 450.000 femmes atteintes de Covid-19 symptomatique montre que le taux d'admission en unité de soins intensifs, de ventilation invasive, d'oxygénation par membrane extracorporelle et de décès est plus élevé chez les femmes enceintes que chez les femmes non enceintes en âge de procréer." Des arguments en faveur de la vaccination pour protéger les femmes enceintes et leurs bébés.