C’est un discours récurrent depuis la fusillade de Columbine, aux États-Unis, en 1999, et qui ressurgit dans le débat public à chaque tuerie de masse : leurs auteurs seraient aussi des amateurs de jeux vidéo violents. Ce qui suggère que ces jeux seraient un "déclencheur" aux actes violents.
En 2013, le président des États-Unis Barack Obama demandait ainsi que gouvernement fédéral finance davantage la recherche sur les jeux vidéo et la violence.
Toutefois, selon une nouvelle étude de chercheurs de la City University of London et publiée dans le Journal of Economic Behavior & Organization, il n’existe aucune preuve que les jeux vidéo violents incitent effectivement les joueurs à se comporter violemment dans le monde réel.
Pas d’actes de violence envers d’autres personnes
Pour parvenir à cette conclusion, le Dr Agne Suziedelyte, maître de conférences au département d'économie et autrice principale, a utilisé des données provenant des États-Unis et examiné les effets des jeux vidéo violents sur deux types de violence : l'agression contre d'autres personnes et la destruction d'objets ou de biens. L’étude s’est concentrée sur les garçons âgés de 8 à 18 ans, plus susceptibles de jouer à des jeux vidéo violents.
En utilisant des méthodes économétriques qui identifient les effets causaux plausibles des jeux vidéo violents sur la violence, elle n’a trouvé aucune preuve que la violence contre d'autres personnes augmente après la sortie d'un nouveau jeu vidéo violent. Les parents ont toutefois signalé que les enfants étaient plus susceptibles de détruire des objets après avoir joué à des jeux vidéo violents.
"Pris ensemble, ces résultats suggèrent que les jeux vidéo violents peuvent agiter les enfants, mais que cette agitation ne se traduit pas par de la violence contre d'autres personnes - qui est le type de violence qui nous préoccupe le plus", affirme Agne Suziedelyte.
"L'une des explications probables de mes résultats est que les jeux vidéo sont généralement joués à la maison, où les occasions de s'adonner à la violence sont plus rares. Cet effet de 'neutralisation' est particulièrement important pour les garçons enclins à la violence, qui peuvent être particulièrement attirés par les jeux vidéo violents." C’est pour cela que les "politiques qui imposent des restrictions sur la vente de jeux vidéo aux mineurs ont peu de chance de réduire la violence".