Ce mardi, l’astronaute Thomas Pesquet vient de rentrer sur Terre après 199 jours passés dans la Station spatiale internationale (ISS). Il a amerri dans la nuit dans le Golfe du Mexique, au large de la Floride, après un voyage retour éprouvant de près de huit heures. L'euphorie du retour passée, Thomas Pesquet va devoir subir de rapides tests médicaux aux États-Unis avant de s’envoler pour Cologne, en Allemagne, où se trouve le Centre européen des astronautes.
Trois semaines de tests et de réadaptation
Thomas Pesquet va être soumis à une batterie de tests scientifiques pendant trois semaines, destinés à observer l'effet d'un séjour long en orbite sur le corps humain. Une phase d’examens médicaux qui permet également à l’astronaute d’observer une “période de réadaptation”, comme l’a indiqué l’ancien astronaute français Michel Tognini à Franceinfo. Une fois que celle-ci sera passée, il prendra un peu de vacances. Les premières “depuis de nombreux mois”, a-t-il précisé, en ajoutant que sa mission a été “très, très intense”.
Concernant la réadaptation, l’objectif est de réhabituer son organisme à la vie sur Terre. “Le cœur a rétréci, les muscles sont affaiblis, on se sent lourd”, a listé Michel Tognini. En premier lieu, “le cœur doit reprendre sa forme terrienne, détaille-t-il. Il a rétréci dans l'espace. La partie gauche du cœur et la partie droite rétrécissent de façon différente. Comme le sang arrive rapidement au cerveau grâce à l’apesanteur, le corps n'a pas besoin d'avoir cette forme aussi grosse qu'il a sur terre.” Tout un tas de données seront également prélevées pour contribuer à la collecte de données scientifiques sur l'effet de la micro-gravité sur le corps humain.
Retour à la gravité
Après plusieurs mois passés en micro-pesanteur, il faut que le corps se réadapte à la gravité. “On se sent lourd, le bras pèse une tonne, se souvient Michel Tognini, qui a passé plus de deux semaines en cumulé dans l’espace dans les années 1990. Les muscles du cou sont affaiblis. Il y a plein de petits muscles qu'on ne connaît pas vraiment bien, mais qui sont affaiblis parce que l’on était en apesanteur pendant pas mal de temps.” Il va également devoir retrouver son équilibre et réapprendre à se tenir debout. “Comme un petit enfant qui apprend à faire du vélo”, a décrit Franck De Winne, chef des astronautes de l'Agence spatiale européenne (ESA), aux Échos. Après une journée, il sera capable de remarcher par lui-même et, quelques jours plus tard, de courir.
Au total, la période de retour dure environ six mois, durant lesquels l'astronaute n'est ni en mission, ni assigné à un nouveau projet. Ensuite, il devrait s’en tenir à des opérations de communication comme ce fut le cas après sa première mission. Ensuite, il retrouvera son poste à l’ESA avant pourquoi pas, comme il le souhaite, une nouvelle mission plus lointaine.