Cet hiver, pour se protéger contre une infection à la Covid-19, les deux doses de vaccin ne seront sans doute pas suffisantes. C’est la conclusion à laquelle est parvenue une nouvelle étude publiée dans la revue Science, et qui met en lumière une chute brutale de la protection qu’offrent les vaccins contre le SARS-CoV-2 quelques mois seulement après la vaccination.
Une baisse drastique de l’efficacité contre le risque de contamination
Lors de son allocution télévisée mardi 9 novembre, Emmanuel Macron a invité les personnes de plus de 65 ans à effectuer une troisième dose de rappel de vaccin pour rester protéger. Dès le 15 décembre, ils devront attester de cette dose supplémentaire -qui devra être administrée avant d'atteindre six mois et cinq semaines après la deuxième dose- s’ils veulent continuer à avoir un pass sanitaire valide. À partir du début du mois de décembre, ce seront les 50-64 ans qui seront à leur tour éligibles à l'injection d'une dose de rappel à partir de début décembre.
Ces annonces du Président de la République font suite à une forte augmentation des contaminations sur le continent européen et coïncident avec la publication d’une étude israélienne attestant de la baisse d’efficacité des vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna et Janssen huit mois après la deuxième injection.
Ces nouveaux travaux ont été menés auprès de 780 225 Américains entre le 1er février et le 1er octobre 2021. Cette période, au cours de laquelle 498 148 sujets ont été totalement vaccinés, correspond à l’émergence de différents variants, y compris le variant Delta.
L’efficacité des différents vaccins a été mesurée selon deux critères : le risque de contamination et le risque de décès. Dans les deux cas, les vaccins avaient un effet protecteur notable : les personnes ayant reçu un schéma de vaccination complet présentaient un risque inférieur d’être infectées par la Covid-19 par rapport à celles n’ayant reçu qu’une seule dose ou aucune dose.
Cependant, les résultats montrent aussi que cette efficacité diminue fortement dans le temps, et ce même après ajustement selon différents critères comme le sexe, l’âge et les comorbidités. Plus précisément, entre mars et octobre, l’efficacité du vaccin Pfizer-BioNTech est passée de 86,9 % à 43,3 %, celle du vaccin Moderna de 89,2 % à 58 % et celle du vaccin Janssen de 86,4 % à 13,1 %.
Les vaccins protègent toujours contre le risque de décès
La bonne nouvelle de l’étude est en revanche l’efficacité constante des différents vaccins contre le risque de décès lié au SARS-CoV-2. Même plusieurs mois après la vaccination, ils continuent de protéger contre le risque de décès, comme le montrent ces résultats obtenus en juillet, alors que le variant Delta était majoritaire outre-Atlantique : 81,7 % tous vaccins confondus pour les moins de 65 ans et 71,6 % tous vaccins confondus pour les plus de 65 ans.