- Les différentes régions du lobe pariétal inférieur sont câblées pour gérer la capacité de se concentrer, le traitement du langage et l'interaction sociale.
- La cognition sociale, requérant l'interprétation la plus complexe de la part du cerveau, nécessite que les IPL des deux côtés du cerveau travaillent conjointement.
- Cette partie du cerveau est différente chez l'Homme et chez le singe, suggérant qu'elle s'est développée au fil de l'évolution.
Le cerveau est un organe extrêmement complexe que les scientifiques tentent de décoder. Récemment des chercheurs ont découvert une région du cerveau qui permet aux gens d'interagir socialement. Dans un article publié dans la revue eLife, des neuroscientifiques canadiens de l'université McGill et allemands de l’institut Max Planck ont rapporté comment le lobe pariétal inférieur (IPL) contrôle notre capacité à interagir les uns avec les autres socialement. Cette identification offre une cible potentielle pour de futurs traitements contre les troubles de comportement.
L’IPL s’est développé avec l’évolution
Dans leurs recherches, les auteurs de l’étude ont découvert que les différentes régions de l'IPL sont câblées pour gérer la capacité de se concentrer, le traitement du langage et l'interaction sociale. En outre, ces parties du cerveau interagissent avec une variété d'autres zones du cerveau en fonction du processus distinct qui se déroule. La cognition sociale, requérant l'interprétation la plus complexe de la part du cerveau, nécessite que les IPL des deux côtés du cerveau travaillent conjointement tandis que les tâches de concentration et de compréhension ne nécessitent l’activation que d’une partie de cerveau.
Les chercheurs ont comparé le cerveau humain à celui des primates pour étudier les différences dans la gestion des capacités sociales. Ils ont constaté que l'IPL chez l'homme est distinct de celui des primates supérieurs, ce qui suggère qu'il s'est développé au fil du temps pour soutenir les activités cognitives humaines.
Trois tests différents
Ensuite, l’équipe a étudié les connexions cérébrales à l'aide de trois activités que les individus devaient effectuer lors d'une IRM. Dans le cadre de la première affectation, les participants ont démontré leur capacité à traiter et à communiquer efficacement. Pour y parvenir, ils ont dû regarder à la fois des mots existants, tel que “pigeon”, et d'autres mots, comme “pulre”, qui ont été inventés. Les scientifiques ont ensuite demandé au groupe de distinguer les vrais mots des faux.
Dans le deuxième test, chaque volontaire devait se concentrer sur un écran particulier tandis qu’un autre était plus engageant. Cela a permis de tester la capacité de chaque individu à se concentrer et à maintenir son attention, indépendamment de tout autre environnement stimulant.
L'examen “Sally Anne” a été utilisé dans le troisième test. Celui-ci permet d’évaluer leur capacité à voir les choses du point de vue d'une autre personne. Il s'agit d'un dessin animé à quatre volets illustrant les interactions de deux personnes l'une avec l'autre. Seuls ceux qui s'imaginent à la place de quelqu'un d'autre seraient capables de répondre avec précision à la question finale.
L’IPL gère notre interprétation du monde
Les résultats ont ainsi montré que l’IPL est la région qui gère les différentes tâches cognitives avec différents degrés d’activation en fonction de l’activité. “Nos résultats donnent un aperçu du fonctionnement de base du cerveau humain, a conclu le premier auteur de l'étude, Ole Numssen. Nous montrons comment notre cerveau s'adapte dynamiquement aux exigences changeantes. Pour ce faire, elle relie des domaines particuliers spécialisés, comme l'IPL, avec d'autres régions plus générales. Plus les tâches sont exigeantes, plus les zones individuelles interagissent intensément les unes avec les autres. Cela rend possibles des fonctions très complexes telles que la langue ou les compétences sociales. L'IPL peut finalement être considéré comme l'un des domaines avec lesquels nous interprétons le monde.”