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COP26

Réchauffement climatique : sommes-nous tous condamnés à souffrir des chaleurs extrêmes ?

Par Jean-Guillaume Bayard

Si la planète se réchauffait de 2°C, le nombre de personnes souffrant de stress thermique, qui nuit aux fonctions vitales du corps humain, atteindrait le nombre d’un milliard.

Xurzon/iStock
Avec 2°C supplémentaire, le nombre de personnes affectées serait multiplié par 15, alors que 68 millions de personnes seraient concernées par ce phénomène à l'heure actuelle.
En cas d’augmentation de la température moyenne de 4°C, près de la moitié de la population mondiale se retrouverait dans des zones affectées, soit environ 3 milliards d’individus.
Certaines fonctions vitales du corps humain risqueraient de ne plus être assurées si les chaleurs sont trop importantes  : déshydratation, difficultés de circulation sanguine, problèmes cardiovasculaires essentiellement.

Ce vendredi 12 novembre se clôture la COP26 où sont réunis les dirigeants mondiaux qui doivent s’accorder sur des accords et mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. En parallèle, plusieurs études sont présentées et alertent les unes après les autres sur les conséquences dramatiques d’une hausse continue des températures sur la santé.

68 millions de personnes déjà concernées

Parmi elles, une recherche menée par le centre de recherche météorologique britannique, le Met Office, souligne que d’ici 2100, si les températures moyennes du globe augmentent de 2°C, un milliard de personnes seront touchées par le phénomène de stress thermique extrême, dû à une chaleur insupportable. Ce terme, désigne “le fait que certaines fonctions vitales du corps humain risqueraient de ne plus être assurées si les chaleurs sont trop importantes : déshydratation, difficultés de circulation sanguine, problèmes cardiovasculaires essentiellement”, souligne François Gemenne, chercheur au CNRS-université de Liège, enseignant à Sciences-Po et auteur principal pour le Giec, à Libération.

Avec 2°C supplémentaire, le nombre de personnes affectées serait multiplié par 15. À l’heure actuelle, 68 millions de personnes seraient concernées par ce phénomène. En cas d’augmentation de la température moyenne de 4°C, près de la moitié de la population mondiale se retrouverait dans des zones affectées, soit environ 3 milliards d’individus. “Actuellement, ce seuil est atteint dans plusieurs endroits, notamment certaines régions de l’Inde, mais notre analyse montre qu’avec une augmentation de 4°C, le risque de chaleur pourrait toucher des personnes dans de vastes étendues sur la plupart des continents”, a ajouté le docteur Andy Hartley, responsable des impacts climatiques au Met Office, dans un communiqué.

Les zones tropicales les plus à risque

Les chercheurs ont évalué le paramètre de “température humide” (TW) qui prend en compte la chaleur, l’humidité relative ambiante et ses possibilités d’évaporation. “Ce concept signifie que plus il fait chaud, plus la température s’humidifie. Un degré en plus, c’est 7 % d’humidité en plus dans l’atmosphère”, précise François Gemenne. Pour le corps humain, la limite avant qu’il ne puisse plus se refroidir en transpirant est atteinte à 35 °TW. À cette température, il faut seulement six heures pour que des personnes en bonne santé installées à l’ombre meurent. Au-dessus de 32 °TW, une personne en bonne santé active doit se reposer régulièrement pour éviter l’épuisement.

Les zones les plus touchées sont les régions tropicales, avec des pays comme le Brésil et l’Éthiopie. “Des réductions rapides des émissions sont nécessaires si nous voulons éviter les pires conséquences d’un changement climatique non maîtrisé”, a exposé le docteur Andy Wiltshire, l’un des auteurs de l’étude. D’autant que le stress thermique n’est qu’un des cinq risque identifiés et étudiés par les chercheurs britanniques. Les quatre autres étant les inondations fluviales, les incendies de forêts, la sécheresse et l’insécurité alimentaire.