Pour lutter contre la dénutrition des personnes âgées, l’Inrae publie un nouveau guide alimentaire. "Ce n’est pas parce que l’on vieillit que l’on doit moins manger, et ce pour au moins trois raisons", expliquent les experts :
• en vieillissant, la digestion des aliments et leur assimilation sont moins efficaces ;
• une personne âgée a besoin de plus de protéines pour fabriquer du muscle qu’une personne plus jeune ;
• pour une même activité physique, le coût énergétique est plus important chez une personne âgée que chez une personne plus jeune.
Maintenir 3 à 4 repas par jour
"À partir de 70 ans, les besoins alimentaires d’une personne sont équivalents à ceux d’un adulte de 40 ans et parfois même supérieurs", poursuit l’Inrae. Ainsi, les besoins en protéines sont augmentés en présence d’une pathologie.
Chez la personne âgée, il est recommandé de maintenir 3 à 4 repas par jour contenant :
• 1 à 2 portions de viande, poisson, oeuf par jour.
• 5 fruits et légumes par jour.
• 1 féculent ou produit céréalier par repas.
• 1 produit laitier par repas, sans oublier de boire suffisamment (1,5 litre par jour) et de varier les aliments.
Eviter certains aliments
Pour veiller sur son équilibre nutritionnel, "il est également essentiel d’interroger la personne âgée sur les aliments qu’elle apprécie pour lui proposer une alimentation qui satisfait vraiment ses goûts et ses habitudes alimentaires", poursuivent les experts. "Le petit plus" qui peut faire la différence : mettre des condiments, des herbes aromatiques ou des épices sur la table pour que la personne puisse assaisonner les plats à son gout. Attention aussi à certains aliments peu appréciés des personnes âgées :
• éviter les aliments fades ou sans sel ;
• éviter les aliments durs (difficiles à mâcher) ;
• éviter les aliments secs ;
• éviter les aliments qui ne font pas partie des habitudes propres aux générations seniors (fruits exotiques, sauce au curry, nuggets de blé…).
La dénutrition, qui touche en France plus de 2 millions de personnes, est une situation pathologique qui menace la santé, l’autonomie et l’espérance de vie des personnes âgées. Chez l'être dénutri, le risque de mortalité est ainsi multiplié par 4. Par ailleurs, la dénutrition aggrave les maladies existantes (complications, convalescence plus longue, réhospitalisation) et conduit plus rapidement à une dépendance dans les gestes de la vie quotidienne.