Britney Spears est libérée. Vendredi 12 novembre, la justice américaine a levé la tutelle qui lui avait été imposée en 2008. Jusqu’ici, la chanteuse ne pouvait pas prendre certaines décisions concernant sa vie personnelle : par exemple, elle ne pouvait pas se re-marier ou avoir le contrôle sur ses finances. Le placement sous tutelle avait été décidé suite à des difficultés psychologiques. La star américaine est atteinte de troubles bipolaires.
Qu’est-ce qu’un trouble bipolaire ?
Cette maladie est caractérisée par des changements d’humeur intenses : la Fédération pour la recherche sur le cerveau parle d’une "alternance exagérée de périodes dépressives et maniaques". Les périodes dépressives sont définies comme telles lorsqu’elles durent quatre jours de suite. Elles sont marquées par une grande tristesse, des idées suicidaires, une perte d’envie, de la fatigue, des troubles du sommeil, etc. À l’inverse, lors des phases maniaques, le comportement est caractérisé par de l’hyperactivité, une euphorie, une volubilité, des difficultés de concentration, voire de la mégalomanie. Entre ces phases, le comportement de la personne atteinte revient à l’état "normal".
Comment se soigne la bipolarité ?
La prise en charge des personnes atteintes de bipolarité passe par la prescription de régulateurs de l’humeur pour réduire les symptômes. Depuis les années 1980, le lithium est le produit le plus utilisé. Il faut au moins deux ans de stabilité de l’humeur pour envisager interrompre le traitement, mais pour certaines personnes, il devra être pris à vie. Dans les cas où la personne se met en danger, elle ou les autres, une hospitalisation peut être nécessaire. En parallèle, il est recommandé de démarrer un suivi psychologique.
Un nombre de cas difficile à évaluer
Selon la Haute autorité de santé, entre 1 et 2,5% de la population française souffre de bipolarité, mais ce chiffre pourrait être plus élevé. Il est souvent difficile de diagnostiquer le trouble bipolaire, dans la mesure où l’intensité des phases n’est pas toujours équivalente. "Les épisodes dépressifs sont prédominants et plus nombreux tandis que les épisodes de manie - et surtout d’hypomanie - peuvent passer inaperçus pour le médecin comme pour le patient qui les subit", explique la HAS. La bipolarité peut aussi être confondue avec d’autres pathologies, comme la schizophrénie. La détection de la maladie n’en est pas moins primordiale : une personne bipolaire sur deux tentera de se suicider au cours de sa vie, et 15% des personnes bipolaires en décèderont.