L’anxiété ponctuelle est inévitable, face à un danger ou un problème, il est normal de se sentir stressé. Pour certaines personnes, elle persiste dans le temps et devient un handicap, il s’agit alors d’un trouble anxieux. Des chercheurs britanniques ont voulu mieux comprendre les causes de cette pathologie. Dans leur étude, parue dans Communications Biology, ils ont utilisé la réalité virtuelle pour identifier les conséquences de l’anxiété sur le cerveau.
La réalité virtuelle pour mieux comprendre le trouble anxieux
60 personnes ont participé à cette recherche : la moitié d’entre elles avait précédemment reçu un diagnostic de trouble anxieux. Toutes ont été équipées d’un casque de réalité virtuelle, pendant que les chercheurs réalisaient une IRM pour observer leur activité cérébrale. Dans le casque, les participants étaient projetés dans un jeu où ils devaient cueillir des fleurs dans un champ. La moitié de la prairie contenait des fleurs sans abeilles, dans l'autre moitié se trouvaient des fleurs avec des abeilles qui pouvaient les piquer. À chaque piqûre, les participants recevaient une légère stimulation électrique de la main. "C'est la première fois que nous examinons l'apprentissage de la distinction de cette manière", explique Benjamin Suarez-Jimenez, auteur principal de cette étude. Avec son équipe, il a constaté que les participants étaient capables de distinguer les zones sûres des endroits dangereux, mais l’imagerie médicale montrait une augmentation de l’activité cérébrale chez les patients anxieux chroniques, même dans les zones sûres. "Les patients souffrant d'un trouble anxieux pourraient rationnellement dire - je suis dans un espace sûr - mais nous avons découvert que leur cerveau se comportait comme si ce n'était pas le cas", précise le scientifique. Les seules différences observables étaient les résultats d’imagerie cérébrale, les patients atteints d’anxiété chronique n’avait pas de sudation excessive par exemple.
Une prise en charge nécessaire
"Ces résultats nous montrent que les troubles anxieux pourraient être plus qu'un manque de conscience de l'environnement ou une ignorance de la sécurité, mais plutôt que les personnes souffrant d'un trouble anxieux ne peuvent pas contrôler leurs sentiments et leur comportement même si elles le veulent", ajoute Benjamin Suarez-Jimenez. Pour lui, ces résultats sont la preuve que les traitements sont nécessaires pour aider les patients à reprendre le contrôle de leur corps. La prise en charge peut s’effectuer à plusieurs niveaux : elle peut être médicamenteuse mais aussi psychologique. Des techniques complémentaires ont aussi montré leur intérêt comme la méditation, l’hypnose ou l’acupuncture.