Ce samedi 13 novembre a marqué la fin de la COP26 qui se tenait à Glasgow. Une fin qui laisse un goût d’inachevé après l’annonce de mesures qui semblent insuffisantes face à l’urgence climatique. Preuve en est, Alok Sharma, le président de cette édition de la conférence sur le climat, a eu du mal à retenir ses larmes au moment de présenter l’accord. Il s’est dit “sincèrement désolé” face aux changements de dernière minute qui ont terni le texte, avec notamment un revirement concernant le charbon où il a été décidé de ne plus “sortir” mais de “réduire” son utilisation.
Si les normes étaient respectées, la moitié des vies pourraient être sauvée
Ce lundi, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) a présenté les derniers chiffres des effets meurtriers de la pollution de l’air dans l’Union européenne. En 2019, les particules fines ont provoqué 307 000 décès prématurés. Bien que ce chiffre soit en diminution par rapport à l’année précédente - une baisse d’environ 10% -, il reste à des niveaux très élevés. En 2019, le nombre de morts lié aux particules fines PM 2,5 – les particules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres - était estimé à 346 000. Cette différence, notent les auteurs du rapport, s’explique en partie par des conditions météorologiques favorables mais également par la poursuite de l’amélioration progressive de la qualité de l’air en Europe.
Derrière le recul de l’impact meurtrier de la pollution de l’air, se cache une autre réalité. Dans le rapport, les chercheurs soulignent que plus de la moitié de ces vies pourraient être sauvées si les 27 pays membres respectaient les nouveaux objectifs de qualité de l’air récemment fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les seuils d’exposition aux deux plus dangereux polluants, les particules fines et le dioxyde d’azote, sont divisés par deux et quatre respectivement. La première passe de 10 microgrammes (µg) par mètre cube à 5 µg/m3 et la seconde de 40 à 10 µg/m3. Avec les nouvelles contraintes sur les particules fines, en Europe, seul l’Islande rentre dans les clous avec 4,7 µg/m&³3; en moyenne annuelle. La France, elle, en est loin, avec 10,6 µg/m&³3;.
Des disparités entre les pays européens
Dans le détail du rapport, les auteurs ont noté des disparités entre les différents pays de l’Union européenne. L’Allemagne se trouve en tête des pays les plus touchés par la pollution aux particules fines avec 53 800 décès prématurés en 2019. Derrière, on trouve l’Italie avec 49 900 morts suivie de la France avec 29 800 personnes décédées et de l’Espagne avec 23 300 décès. Avec 39 300 morts, la Pologne est le pays le plus touché relativement à sa population.
L’AEE a également mesuré les décès liés aux deux autres principaux polluants de l’air dangereux pour la santé. Cependant, l’Agence a indiqué ne pas avoir additionné les bilans car cela conduirait selon elle à des doubles comptages. Pour les particules d’ozone (O3), la tendance en 2019 était aussi à la baisse avec 16 800 morts prématurées, soit un recul de 13 % sur un an. Pour le dioxyde d’azote (NO2), gaz produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques, les décès prématurés ont diminué d’un quart entre 2018 et 2019, passant à 40 400.