- Les participants qui respectaient les directives sanitaires en matière d'activité physique avant la pandémie ont réduit leur activité physique de 32% pendant la pandémie.
- Les mêmes participants ont déclaré se sentir plus déprimés, anxieux et seuls.
- L'étude ne permet pas d’affirmer que la position assise provoque la dépression mais qu'il y a un lien entre rester longtemps assis et les symptômes dépressifs.
La pandémie et les restrictions sanitaires mises en place ont drastiquement diminué la mobilité. Les trajets quotidiens se sont transformés en déplacements entre la chambre et le salon et cliquer sur les liens Zoom a effacé le temps passé à marcher jusqu'aux salles de réunion. Tous ces changements ont conduit à augmenter la sédentarité et le temps passé assis, ce qui ne favorise pas une meilleure santé mentale comme le confirme une étude parue le 1er octobre dans la revue Frontiers in Psychiatry.
Étudier un changement brusque des habitudes
“S'asseoir est un comportement sournois, pose d’emblée Jacob Meyer, l’auteur principal de l’étude. C'est quelque chose que nous faisons tout le temps sans y penser.” Avec son équipe de chercheurs, il a examiné comment l'activité physique et les comportements sédentaires sont liés à la santé mentale. Ils ont également observé comment les changements apportés à ces comportements influencent la façon dont les gens pensent, ressentent et perçoivent le monde.
Pour cela, les chercheurs ont mené une enquête auprès de 3 000 participants aux États-Unis. Ces derniers ont renseigné combien de temps ils passaient à faire des activités, comme s'asseoir, regarder des écrans et faire de l'exercice. Ils ont également comparé celles-ci à leurs habitudes pré-pandémique. À l'aide d'échelles cliniques standard, ils ont indiqué des changements dans leur bien-être mental, par exemple, dépression, anxiété, sentiment de stress, solitude. “Nous savons quand l'activité physique des gens et le temps passé devant un écran changent, cela est lié à leur santé mentale en général, mais nous n'avons pas vraiment vu de données démographiques importantes comme celle-ci en réponse à un changement brusque auparavant”, affirme Jacob Meyer.
Les patients anxieux restent plus assis
Les premières données de l'enquête ont montré que les participants qui respectaient les directives sanitaires en matière d'activité physique, soit entre 2,5 et 5 heures d'activité physique modérée à vigoureuse par semaine, avant la pandémie ont réduit leur activité physique de 32%, en moyenne avec les mesures sanitaires. Les mêmes participants ont déclaré se sentir plus déprimés, anxieux et seuls.
Les chercheurs ont ensuite étudié si les comportements et la santé mentale des participants ont changé au fil du temps. “Nous avons constaté qu'en moyenne, les gens ont vu leur santé mentale s'améliorer au cours de la période de huit semaines, relate Jacob Meyer. Les gens se sont adaptés à la vie pendant la pandémie. Mais pour les personnes dont le temps d'assise est resté élevé, leurs symptômes dépressifs, en moyenne, ne se sont pas rétablis de la même manière que ceux de tout le monde.”
Être assis ne rend pas dépressif
Les chercheurs soulignent que leur étude ne permet pas d’affirmer que la position assise provoque la dépression. “Il est possible que les personnes qui sont plus déprimées s'asseyent plus ou que les personnes qui s'asseyent plus soient devenues plus déprimées, ajoute l’auteur principal. Cela mérite certainement une enquête plus approfondie. Je pense qu'il est vraiment important d'être conscient de certains des changements subtils que nous avons apportés pendant la pandémie et de la façon dont ils pourraient être bénéfiques ou préjudiciables alors que nous regardons de l'autre côté de la vie pandémique.”
Les auteurs recommandent de faire des pauses lorsque les personnes restent assises pendant de longues périodes. “Si vous ne marchez plus dans le couloir pour des réunions en personne, vous pouvez toujours intégrer cette pause de la position assise en faisant une courte promenade avant et après votre appel Zoom”, suggère Jacob Meyer.